Santé mentale : les familles en première ligne

Avec une personne sur quatre touchée par un trouble psychique à un moment ou à un autre de sa vie, la santé mentale est une question de santé publique qui dépasse largement les dispositifs d’aide aux plus vulnérables et concerne toutes les familles.

Réalités familiales n°120/121
Editorial de Marie-Andrée Blanc, Présidente de l’Unaf

Editorial


Par Marie-Andrée Blanc, Présidente de l’Unaf

Avec une personne sur quatre touchée par un trouble psychique à un moment ou à un autre de sa vie, la santé mentale est une question de santé publique qui dépasse largement les dispositifs d’aide aux plus vulnérables et concerne toutes les familles.

Toute la famille est impactée

Quand l’un des siens souffre, c’est toute la famille qui est impactée. L’apparition d’un trouble psychique sévère chez l’un des membres d’une famille soulève des questionnements douloureux et un sentiment de culpabilité qui n’épargne ni les parents, ni la fratrie. Avec le poids de la honte, la crainte du regard des autres, souvent les familles se replient sur elles.

L’époque où l’on isolait les malades de leur famille supposée « toxique » est révolue, mais elle a laissé des traces. Si l’évolution de la psychiatrie moderne tend à renforcer l’implication des familles dans le soin, trop ont encore le sentiment de se heurter à des murs. Elles se sentent jugées et disent la difficulté d’obtenir des informations sur l’état de santé de leur proche, alors même qu’elles sont censées faire partie intégrante du processus de soin et vivent chaque jour avec la maladie. Pourtant, ce sont elles qui assurent un quotidien complètement bouleversé et prennent tout en charge, au risque d’y laisser leur santé physique… et mentale.

Donner la parole aux familles

Au vu de la lourde charge qui pèse sur leurs épaules, les familles fragilisées ont besoin d’être aidées. C’est ainsi que l’UNAF, avec l’ensemble de son réseau, représente les familles de personnes malades psychiques, pour faire avancer leurs droits et lutter contre l’isolement et la stigmatisation. L’UNAF porte ainsi leur voix dans de nombreuses instances : Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), Comité national pour la bientraitance et les droits des personnes âgées (CNDB), Comité d’orientation stratégique de l’Agence nationale des établissements sociaux et médico-sociaux (ANESM), etc. Elle anime aussi le Collectif inter associatif des aidants familiaux(CIAAF) dont la mission est de faire reconnaître la place et le rôle de tous les aidants familiaux et de faire avancer leurs droits. Récemment l’UNAF a aussi apporté sa pierre à la Stratégie nationale de santé, par le biais de France assos santé. Enfin, sur le terrain, dans chaque territoire, UDAF et associations travaillent avec les familles pour créer des réponses adaptées.

Accès au soin qualifié de « parcours du combattant », retards de diagnostics, territoires insuffisamment dotés de structures de soin et d’accompagnement social… La liste des combats à mener pour venir en aide aux familles de malades psychiques est longue. Elle donne tout son sens à la représentation familiale.