L’UNAF, représentée par Rémy Guilleux, vice président, président du département « Education Jeunesse » , accompagné de Patricia Humann, coordonnatrice du pôle « Education - Petite enfance », a été auditionnée le 10 décembre par la mission commune d’information sur les rythmes scolaire du Sénat. L’UNAF s’est d’emblée intéressée à la réforme des rythmes scolaires, en participant à la consultation organisée par l’ancien ministre Luc Chatel et en contribuant aux groupes de travail sur la Refondation de l’école. Pour l’UNAF l’intérêt de l’enfant est fondamental et ce qui compte avant tout c’est que chaque enfant et chaque jeune puisse se positionner dans un parcours de réussite, ce qui comprend des questions comme l’orientation scolaire, le décrochage et bien sur, les rythmes scolaires.
L’UNAF aborde la question des rythmes scolaires avec prudence à partir des remontées du terrain. Rappelons toutefois que seules 4000 écoles sont concernées, alors que demain ce sont 24 000 communes qui seront intégrées à la réforme.
L’UNAF souhaite mettre l’accent sur trois points :
1. L’UNAF trouve positif d’alléger la journée et que les enfants puissent découvrir des activités sportives ou culturelles variées leur permettant ainsi de s’impliquer et de découvrir d’autres mondes. Il est aussi intéressant d’inviter l’ensemble des acteurs professeurs, parents, associations, élus à dialoguer et à construire progressivement un projet pour l’école. L’UNAF note cependant l’absence d’un partenaire : le monde économique.
Quelques points cependant n’ont pas été traités ou résolus dans cette réforme : le nombre de jours de vacance dans l’année scolaire, la capacité d’attention des élèves qui est supérieure le matin et après 15 h et non après le déjeuner, la diversité des territoires et des potentiels, la question du financement.
2. Voici les différentes remontées que l’on a de la part des familles :
3. Les suggestions de l’UNAF pour développer les potentialités de la réforme sont les suivantes :
- Créer des situations de dialogue et de constructions collectives pour trouver des réponses collectives localement pour des questions très pratico-pratiques comme les locaux, le transport…
- Agir pour que les familles s’approprient les objectifs et le sens de la réforme en veillant à ne pas tomber dans le piège de la suractivité de la part des enfants et de la sur-consommation. Alléger les rythmes scolaires et la pression sur les enfants en permettant que les autres temps soient des temps de détente et de décompression, de liberté, de jeu, de rêve. Libérer l’enfant de cette pression permanente.
- Introduire de la souplesse : on s’est un peu enfermé dans un schéma alors que l’important est que la construction soit locale et collective : les TAP auraient-elles pu se situer à un autre moment ? est-ce qu’on doit privilégier la découverte d’activités extraordinaires ou privilégier la régularité d’une activité ?
- Garantir la gratuité pour les familles.
- Préparer l’encadrement scolaire à accueillir le secteur associatif. C’est une occasion aussi d’ouvrir l’école sur son territoire. Le dispositif « Lire et faire lire » que l’UNAF et les UDAF mettent en œuvre dans les écoles primaires développe un programme intergénérationnel autour de la lecture et les bénévoles sont très motivés. L’encadrement doit bien intégrer ces bénévoles sans pour autant leur faire porter des responsabilités qui ne doivent pas être les leurs.
En conclusion : la réforme des rythmes scolaires repose la question des rythmes de la famille et des rythmes de la société, repose la question de la conciliation vie familiale - vie professionnelle.
En France, nous sommes un exemple en terme de conciliation entre un taux d’activité des femmes important et un taux de natalité qui garantit le renouvellement des générations. Le monde économique doit être plus impliqué dans cette réflexion car c’est un acteur fondamental concerné par cette question. Tout ce travail autour des rythmes de vie doit s’inscrire dans la durée. Il faut chercher progressivement des réponses, la communauté éducative avec sa diversité d’acteurs doit remettre l’enfant au cœur de ses préoccupations, au cœur de l’avenir de notre société. Pour citer Nelson Mendela : « Ce qui ce fait pour moi sans moi se fait contre moi ».
@ : phumann unaf.fr
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