Dès le début de la crise sanitaire, les familles ont été mises à contribution : école à la maison, garde d’enfant, accueil des jeunes adultes, accueil des proches handicapés, solidarité vers les plus âgés. Comme si après de longues années d’indifférence, on redécouvrait combien les familles sont importantes et constituent la première cellule de solidarité de la société française. L’étude confiée par l’Unaf à l’OFCE (Centre de recherche en économie de Sciences Po) démontre que la dernière décennie a été marquée par une réduction massive du soutien aux familles ayant charge d’enfants. A la veille de la publication d’un rapport parlementaire sur la politique familiale, pour l’Unaf, il faut passer des constats aux décisions.
Depuis la crise financière de 2008, le niveau de vie moyen a stagné en France. Mais que cache cette moyenne, notamment selon que l’on ait ou non des enfants à charge, et selon le nombre de ces enfants ?
L’Unaf a demandé à l’OFCE de décomposer l’impact de l’évolution du marché du travail et celui des changements de notre système de prélèvements et d’aides sociales, selon la composition des ménages, notamment le nombre d’enfants, et selon les différents déciles de niveaux de vie.
Les premiers résultats de cette étude sans précédent avaient été dévoilés le 23 janvier dernier à l’occasion d’un colloque à l’Assemblée nationale, intitulé « Avoir des enfants, ça change tout ».
En définitive, 2008-2018 est une décennie défavorable pour les familles avec enfants : les réformes mises en œuvre n’ont quasiment pas pris en compte la composition familiale, sauf pour la réduction de certains droits. Hormis pour les parents les plus pauvres, notre système de prélèvements obligatoires et d’aides considère de plus en plus la charge d’enfants comme une dépense de loisirs, arbitrable et facultative. Notre système socio-fiscal tient de moins en moins compte des enfants.
Comme dans d’autres pays européens (Allemagne, Italie), faisons de la politique familiale un levier de relance économique et de confiance sociale, avec deux priorités : répartir équitablement les efforts et les soutiens en fonction du niveau de vie, donc de la composition familiale ; donner une ambition nouvelle aux politiques de conciliation vie familiale-vie professionnelle pour donner accès à l’emploi à tous les parents.
Lire cette étude dans les Enquêtes thématiques sur le site de l’Unaf.
Lire les Actes du Colloque « Avoir des enfants, ça change tout ! »
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