Représentation

Décrets réformant les normes dans l’accueil de la petite enfance : ce qu’il faut retenir

Réforme des normes dans l’accueil de la petite enfance : suite à la publication de l’ordonnance du 19 mai 2021, certains décrets d’application viennent être publiés concernant les assistantes maternelles et les établissements d’accueil du jeune enfant.

Accueil petite enfance

Un certain nombre de textes doivent encore être publiés pour compléter la réforme dont le décret sur la gouvernance (dont la composition du comité départemental de service aux familles), celui sur les expérimentations et celui qui donnera force de loi à la Charte nationale d’accueil du jeune enfant.

Au bilan, pour l’Unaf, qui a participé à la concertation d’une durée de presque 3 ans avec les services de la DGCS et les partenaires petite enfance, ces décrets contribuent à apporter des réponses aux difficultés rencontrées par les parents même si certaines modifications ont appelé des réserves de sa part.

Décret n° 2021-1131 du 30 août 2021 relatif aux assistants maternels et aux établissements d’accueil de jeunes enfants

Décret n° 2021-1132 du 30 août 2021 relatif aux assistants maternels agréés

Voici les articles les plus importants pour les familles :

 Les assistantes maternelles devront publier leurs places disponibles sur le site monenfant.fr, ce qui facilitera la recherche pour les parents.

 A la demande des parents, les professionnels des EAJE, les assistants maternels et les gardes à domicile sont autorisés à administrer des traitements et soins médicaux, à certaines conditions (maîtrise de la langue française, protocole annexé au règlement de fonctionnement de l’EAJE, au contrat de travail avec le concours de la PMI …).

Le décret précise aussi les dispositions relatives au projet d’établissement ou de service pour mettre en œuvre la charte nationale de l’accueil du jeune enfant.

Les antécédents judiciaires des personnes dont le recrutement est envisagé seront vérifiés. La responsabilité civile des salariés et bénévoles devra leur être expliquée.

Les conditions pour exercer les fonctions de direction sont précisées (diplômes) sans distinction concernant la taille de la structure. Il est noté qu’une expérience de trois ans devra être privilégiée pour les plus grandes structures uniquement.

Des temps d’analyse des pratiques professionnelles sont prévus (6 heures annuelles, en dehors de la présence des enfants) et précisés de même que le rôle d’un référent « santé et accueil inclusif », informant et conseillant la mise en œuvre de la « bonne adaptation, du bien-être, du bon développement des enfants et du respect de leurs besoins », veillant à l’accueil inclusif des enfants en situation de handicap, assurant les actions d’éducation et de promotion de la santé auprès des professionnels (nutrition…) en y associant les parents, procédant à un examen de l’enfant si nécessaire avec orientation médicale, contribuant au repérage des enfants en danger ou en risque de l’être …

Les parents devront fournir le carnet de santé et respecter les obligations vaccinales obligatoires pour l’entrée en collectivité.

Un infirmier ou une puéricultrice doit faire partie de l’équipe pour des quotités de temps minimales précisées. Ces professionnels peuvent être salariés de l’établissement ou de son gestionnaire, collaborateurs permanents ou occasionnels ou intervenants extérieurs.

L’effectif du personnel encadrant directement les enfants ne peut être inférieur à 2 et pour les crèches de plus de 24 places, doit comprendre au moins une puéricultrice, un éducateur de jeunes enfants, une auxiliaire de puériculture, un infirmier ou psychomotricien. Pour les micro-crèches, ces derniers dispositifs s’appliquent à 4 enfants.

Les micro-crèches passent de 10 à 12 enfants, ce qui a été critiqué par les professionnels car les exigences en matière d’encadrement (diplôme, temps de fonction de direction…) ne sont pas les mêmes que dans les autres crèches.

« Toute crèche collective ou halte-garderie assure la présence auprès des enfants effectivement accueillis d’un effectif de professionnels au sein de l’établissement … suffisant pour garantir :
« 1° Soit un rapport d’un professionnel pour cinq enfants qui ne marchent pas et d’un professionnel pour huit enfants qui marchent ;
« 2° Soit un rapport d’un professionnel pour six enfants. »

Si la première possibilité ne change pas par rapport au taux d’encadrement actuel, la deuxième possibilité a fait réagir négativement les professionnels qui considèrent que si une structure accueille beaucoup de petits bébés, ce taux ne garantit pas un accueil de qualité.

L’encadrement diffère en cas d’accueil dans un jardin d’enfants, dans une crèche familiale, dans un accueil saisonnier ou ponctuel, dans une crèche parentale.

Les établissements ont un an pour se conformer à ce décret, sauf pour les établissements gérés dans le cadre d’une délégation de service public ou d’un marché public qui ont au maximum jusqu’au 31 août 2026. Le référentiel bâtimentaire s’appliquera pour une partie dès maintenant (éclairage …) et pour d’autres plus complexes à mettre en œuvre à partir de 2026.

Les relais petite enfance se voient dotés de mission élargies, doubles, voire triples :

A l’égal des assistantes maternelles, ce décret précise que les EAJE devront publier leurs disponibilités en place, un sujet qui fait réagir les professionnels. En effet, disponibilité ne veut pas dire possibilité pour toutes les demandes, notamment du fait de certaines exigences, par exemple, de mixité sociale.

Pour aider les familles à trouver une place d’accueil pour leur enfant

La publication (sur le site monenfant.fr) par les assistantes maternelles et les crèches des places disponibles est une demande récurrente de l’Unaf. C’est en effet actuellement un vrai parcours du combattant pour les parents d’appeler une par une toutes les assistantes maternelles ou structures. Cela ne supprimera pas totalement les listes d’attente mais devrait les réduire.

L’accueil possible en surnombre est attendu pour dépanner les parents même si le taux retenu de 115% peut poser problème dans les crèches dont les locaux sont plus étroits, comme celles des zones densément peuplées.

La mission confiée aux « relais petite enfance » d’information des parents est très utile mais ne doit bien-sûr pas se faire au détriment des autres missions essentielles comme les ateliers d’éveil des enfants et l’accompagnement des assistantes maternelles.

Pour accueillir tous les enfants, quelles que soient leurs difficultés de santé

L’administration des médicaments aux enfants malades est une demande faite par l’Unaf afin que tous les enfants puissent trouver un accueil, quelle que soit leur fragilité. Les assistantes maternelles et les Eaje seront accompagnés pour cela.

L’existence d’un référent santé pour épauler les EAJE ainsi que la présence d’un infirmier ou d’une puéricultrice est rassurante pour les parents.

Un nombre d’enfants par adulte, critère essentiel de la qualité de l’accueil, qui reste raisonnable :

Un référentiel bâtimentaire qui est globalement satisfaisant :

Un personnel plus stable, professionnel, suffisamment nombreux en crèche :

 Pour sécuriser l’accueil, l’Unaf est satisfaite de toutes les mesures prises pour que les antécédents judiciaires des assistantes maternelles comme des professionnels de crèches puissent être vérifiés.

Pour mémoire, analyse de l’Unaf -février 2021

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