Etude qualitative

Perception de l’apprentissage par les jeunes, les parents, les centres de formation et les entreprises

L’Unaf publie une étude qualitative dont l’objectif principal est d’éclairer le vécu de l’apprentissage par les jeunes, leurs parents, les centres de formation et les entreprises.

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Perception de l'apprentissage par les jeunes, les parents, les centres de formation et les entreprises

Etude qualitative n°14

L’Unaf publie une étude qualitative dont l’objectif principal est d’éclairer le vécu de l’apprentissage par les jeunes, leurs parents, les centres de formation et les entreprises.

Face à la pandémie, les jeunes et leurs parents réinterrogent leur avenir et leur projet d’études. C’est l’occasion pour l’Unaf de promouvoir l’apprentissage infra et post bac car il constitue une piste concrète et fiable qui permet aux jeunes de se confronter à la réalité d’un métier et de s’insérer rapidement sur le marché du travail. Dans ce but, l’Unaf a réalisé une étude à 360° en interrogeant tous les acteurs pour mieux comprendre les facteurs clefs de succès et les freins à l’apprentissage.

Editorial

par Marie-Andrée BLANC – Présidente de l’UNAF

L’Unaf a toujours considéré que l’apprentissage constituait une voie d’excellence pour de très nombreux jeunes, davantage encore depuis son développement dans les filières de formation supérieure. Elle permet en effet aux jeunes de se confronter à la réalité d’un métier et de s’insérer plus rapidement sur le marché du travail. La période de pandémie que nous vivons donne encore plus de sens à cette possibilité offerte aux jeunes, car beaucoup d’entre eux sont ou vont être en difficulté pour trouver un emploi. Une aide exceptionnelle a d’ailleurs été débloquée en 2020 pour encourager les entreprises, dans l’objectif d’atteindre 500 000 apprentis. Pour aller plus loin, l’Unaf a souhaité réaliser cette étude à 360° en interrogeant tous les acteurs pour mieux comprendre les facteurs clefs de succès et les freins à l’apprentissage.

L’apprentissage est perçu positivement par ses acteurs

C’est un « écosystème » alliant jeune, CFA, parents et entreprise, qui peut être vertueux pour ceux qui le vivent, même si des améliorations restent à apporter. Il constitue une véritable culture, souvent ancrée dans une histoire familiale. Il draine des représentations positives et de nombreux atouts (professionnels, financiers, personnels) cités par l’ensemble des personnes rencontrées.

Véritable outil de transformation sociale

L’apprentissage fonctionne comme un parcours initiatique, générant souvent des métamorphoses positives chez les jeunes. Il permet notamment à ceux qui étaient dans une logique d’échec ou perdus dans le système scolaire classique, de trouver une place, un rôle, une utilité, et de se sentir plus intégrés dans la société. Pour les parents, l’apprentissage apporte aux jeunes une maturité et une forte motivation pour un métier. C’est un grand changement pour les parents de jeunes apprentis infra-bac, ceux qui « n’aimaient pas l’école » et avaient jusqu’alors de ce fait des difficultés relationnelles avec leurs parents. Au vu des modifications individuelles qui s’opèrent chez les jeunes, mais aussi plus largement pour la collectivité (entreprises, professionnels en centres de formation…), l’apprentissage peut être envisagé comme un véritable outil de transformation sociale.

Dont l’image est trop souvent négative

Cependant, l’apprentissage infra-bac, choisi à l’issue de la classe de 3e, est, encore trop souvent considéré comme « une voie de garage », en opposition à la voie « normale », classique. Il pâtit de la mauvaise image de la voie professionnelle, est associé au fait de quitter la voie jugée « noble » (générale, voire technologique), et à une forme d’interruption de l’école puisque le jeune va en partie être formé dans l’entreprise. Les parents restent pour la majorité peu enclins à voir leur enfant aller en apprentissage en infra-bac, et ne s’informent pas toujours sur les différents parcours.

Le parcours n’est pas toujours un long fleuve tranquille

Si les apprentis apprécient d’entrer dans le monde des adultes (indépendance financière, responsabilités dans l’entreprise), la vie quotidienne est parfois difficile, surtout quand stage et formation ne sont pas au même endroit. La recherche d’entreprises, de contrats d’apprentissage ressemble souvent à un parcours du combattant (surtout pour les post-bac et certaines filières). L’entrée dans la vie active est parfois trop brutale : il existe beaucoup d’inégalités de traitement des apprentis selon les entreprises. Des cas d’abus sont cités, notamment dans certains secteurs. Le tuteur en entreprise, dont le rôle est essentiel, n’est pas toujours à la hauteur et les entreprises ne respectent pas systématiquement la réglementation. Enfin, certains parents dénoncent des conditions de travail parfois trop dures, eu égard à l’âge de leur jeune.


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