Etude qualitative

Le travail scolaire à la maison

Les « devoirs » sont trop souvent une source de conflits au sein des familles et même, parfois, de tensions avec les enseignants. Mobilisée pour améliorer les relations entre familles et École dans une même communauté éducative, l’Unaf a souhaité savoir, à travers une étude inédite, ce qui se joue autour du travail scolaire à la maison en croisant les regards des enfants, parents et enseignants.

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Etude Unaf Travail scolaire à la maison

Etude qualitative n°16

Editorial

Par Marie-Andrée BLANC, Présidente de l’Unaf

Quel parent n’a pas entendu un enseignant dire : « votre fils, votre fille ne travaille pas assez ! » ? Ce manque de travail, sous-entendu de travail « à la maison », aurait un fort impact sur la réussite scolaire de l’enfant. Faisant ainsi porter cette réussite sur la capacité des parents à encadrer le travail scolaire de l’enfant, sur la capacité de l’enfant à s’y consacrer de manière autonome à la maison. Par ailleurs, sont publiés régulièrement des études montrant l’impact du milieu socioculturel des familles sur la réussite scolaire des élèves.
Pour mieux comprendre ce qui se joue pendant ce temps si important et la perception qu’en ont les parents, les jeunes et les enseignants, l’Unaf a réalisé une étude qualitative approfondie auprès de ces trois types d’acteurs.

Pour les familles, le travail scolaire à la maison est compliqué

Quel que soit le niveau concerné (élémentaire, collège ou lycée), les devoirs et leçons à la maison sont sources de difficultés pour les parents et les enfants rencontrés. Souvent chronophages, ils constituent une deuxième journée d’école à la maison. Le stress, la fatigue des enfants, leur difficulté à se concentrer, leur procrastination … intensifient les tensions familiales.

Pour apprendre, il faut d’abord avoir compris

L’étude montre que les élèves ne parviennent pas à s’exercer ou à mémoriser s’ils n’ont pas compris la leçon, et qu’une partie des problèmes du travail à la maison est liée à un manque de compréhension approfondie de la leçon et à l’absence de ressources pour comprendre. Une des premières « surprises » de l’étude est que cela concerne un nombre important d’enfants.

Le rôle des parents est essentiel mais renforce les inégalités

Les enfants sont rarement autonomes pour leur travail scolaire à la maison. Les parents moins bien outillés en termes de connaissance/compétences et moins disponibles ont moins la capacité d’aider leurs enfants dans leurs devoirs que les autres parents. Certains parents ont du mal parfois à poser un cadre de travail (temps limité par exemple).

Un mal nécessaire d’après les enseignants

Les enseignants sont conscients du stress et des inégalités engendrés par le travail scolaire à la
maison. C’est néanmoins pour eux une nécessité pour « assimiler les connaissances », et pour s’entraîner. Beaucoup n’imaginent pas que cela puisse être autrement, mais certains professeurs
expérimentent d’autres manières de faire.

De nouvelles formes de relations se sont développées depuis la pandémie, via le numérique

La pandémie a donné une certaine habitude aux élèves de solliciter beaucoup plus les enseignants (par mail, sms …) ou aux parents d’utiliser les réseaux sociaux ou les ENT (espaces numériques de travail). Dans certains établissements, les enseignants ont mis en ligne des cours faciles à comprendre pour les élèves en difficulté le soir à la maison. D’autres conseillent les ressources déjà disponibles sur Youtube ou les sites pour s’exercer de manière plus ludique.
Parents, élèves et enseignants suggèrent des solutions que vous pourrez découvrir dans cette étude, pour faire face aux difficultés liées au travail scolaire à la maison.

Voir aussi

Etude qualtitative 3 : L'absentéisme scolaire
Expertise

A l’occasion de l’examen du projet de loi concernant l’absentéisme scolaire, l’UNAF a réaffirmé qu’elle ne partageait pas la vision d’un absentéisme scolaire engendré par la « démission » des parents.