Etude qualitative

Portraits croisés de familles nombreuses

L’UNAF a engagé deux enquêtes sur les familles nombreuses : la première, qualitative, publiée aujourd’hui, donne directement la parole aux familles de 3 enfants et plus sur leurs motivations, leurs aspirations, leurs vécus et leurs difficultés. Loin des clichés, leurs témoignages montrent à la fois des caractéristiques spécifiques et des préoccupations communes aux autres familles mais démultipliées selon leur nombre d’enfants.

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Portrait croisé de la famille nombreuse

Ecouter les familles pour mieux les comprendre

Etude qualitative n°12

Editorial

par Marie-Andrée BLANC – Présidente de l’Unaf

Portraits croisés de familles nombreuses

La famille nombreuse, un format actuel

La famille nombreuse reste un « format familial » d’une grande actualité : En 2013, les familles nombreuses étaient 1,7 million, représentant 18 % des familles avec enfants. Un tiers des enfants vivent dans une famille de 3 enfants ou plus. Les familles nombreuses recouvrent plusieurs réalités : 1 sur 6 est une famille recomposée et 1 sur 6 est monoparentale1. Quel que soit leur nombre, le modèle de la famille nombreuse reste une aspiration forte : 37,5% des personnes de plus de 15 ans interrogées2 souhaitent avoir 3 enfants ou plus.

Les familles nombreuses au cœur de la politique familiale

Une partie de la politique familiale est construite pour aider spécifiquement les familles nombreuses qui subissent une chute de niveau de vie importante due à la charge d’enfants : allocations familiales, complément familial, quotient familial, majorations de pensions de retraite, taxe d’habitation… 
Malgré tout, le niveau de vie de ces familles nombreuses est très inférieur à celui des autres familles avec enfants. 
Il baisse de 10 % entre les couples ayant 2 enfants à charge et ceux qui en ont 3. Le taux de pauvreté des ménages avec 3 enfants ou plus est de 21,1 % après redistribution, soit le même que les familles monoparentales avec 1 enfant. 45 % des enfants pauvres vivent d’ailleurs dans une famille nombreuse3. Enfin, lorsque la politique familiale est réformée ou réduite, ce sont d’abord ces familles nombreuses qui en subissent l’impact.

Un public pourtant peu étudié

C’est pourquoi l’UNAF a engagé une large enquête quantitative dans le cadre du réseau des Observatoires des familles, auxquelles plus de 30 000 familles nombreuses ont souhaité répondre. L’ensemble des résultats est à paraitre en 2018. Parallèlement, l’UNAF a réalisé une étude qualitative par le biais d’entretiens approfondis auprès de mères et de pères de famille nombreuse, mais aussi auprès d’adolescents vivant dans ces familles, pour leur donner plus directement la parole. 
Cette étude met en exergue des éléments intimes permettant de mieux comprendre le choix de ces familles, leur vécu, leurs difficultés et leurs attentes. Avec pragmatisme, ils proposent des pistes concrètes pour apporter des réponses à leurs besoins.

Familles nombreuses contraintes… et atouts 

Les parents interrogées le confirment : avoir aujourd’hui une famille nombreuse est compliqué, à tous les niveaux : budget, logement, suivi scolaire, conciliation entre vie professionnelle et vie familiale… Mais à l’inverse, parents et enfants valorisent leur famille comme un espace de partage, de responsabilisation, d’entraide… Un espace où l’on apprend à « être plutôt qu’à avoir ».


Objectifs de l’étude

Réalisation de l’étude : Patricia Humann, coordinatrice pôle Education Unaf et Camille Arnodin, directrice d’études qualitatives free-lance.

L’étude a d’abord pour objectif d’identifier les raisons qui ont amené les parents à fonder une famille nombreuse, les éléments qui les ont motivés, mais aussi les éventuelles questions ou réflexions qu’ils ont eues à ce sujet au sein de la famille. Puis il s’agit de comprendre le vécu de cette situation familiale, par les parents et par les enfants, en s’intéressant à la fois à ce qui est positivement perçu mais aussi aux difficultés ressenties, dans la vie de tous les jours et dans le rapport à l’école, en s’interrogeant sur les éventuelles différences pour les familles recomposées ou monoparentales. Nous nous sommes d’autre part penchés sur les représentations, les éléments d’image ayant trait aux familles nombreuses, notamment en comparaison avec les familles d’un ou deux enfants. 

Il s’agit également de mieux comprendre leurs attentes et les aides qui peuvent être apportées, aussi bien matérielles qu’en termes de services, notamment aux périodes les plus délicates de leur vie de famille (naissance, entrée à l’école, adolescence, études supérieures des enfants, etc.) ou lors de difficultés passagères (séparation, chômage, maladie …).


Méthodologie

La méthode choisie est exclusivement qualitative. Quatre réunions de groupe de 3h ont été réalisées à Paris et à Dijon, réunissant pour trois groupes des parents de familles nombreuses et pour un groupe des collégiens. Dans chaque groupe, les phases rationnelles alternaient avec des phases plus projectives, dont des collages réalisés par les participants dans chaque groupe (pour comparer l’image des familles nombreuses par rapport aux familles d’un ou deux enfants).

(NB : Les parents et les enfants n’habitent pas forcément Dijon ou Paris même, mais peuvent habiter dans les environs).
Il s’agit également de mieux comprendre leurs attentes et les aides qui peuvent être apportées, aussi bien matérielles qu’en termes de services, notamment aux périodes les plus délicates de leur vie de famille (naissance, entrée à l’école, adolescence, études supérieures des enfants, etc.) ou lors de difficultés passagères (séparation, chômage, maladie …).


Echantillon


1. Remarques introductives sur les profils rencontrés et éléments nécessaires à la compréhension des résultats

En dépit de différences importantes entre les profils des familles rencontrées, portant aussi bien sur le type de famille (traditionnelle, recomposée, monoparentale) que sur le nombre d’enfants (trois, quatre, cinq (ou plus) et les catégories socio-professionnelles (CSP), de nombreuses similitudes émergent quant aux représentations et au vécu ayant trait à la famille nombreuse, montrant un socle fort de représentations et de valeurs communes.

L’étude dévoile en effet chez les enquêtés, adultes comme enfants, l’existence d’un imaginaire souvent très positif de la famille nombreuse4, et ce malgré les possibles difficultés vécues par les familles, mises en lumière par de nombreux acteurs et recherches5, et confirmées en partie par l’étude. Des représentations partagées donc par des individus aux vécus et modes de vie parfois très différenciés.

Cette perception de la famille nombreuse ne peut se comprendre indépendamment de la relation de chacun à sa propre histoire familiale. On constate en effet auprès des parents rencontrés combien leur expérience vécue en tant qu’enfant est déterminante, qu’elle motive ou a contrario freine la reproduction du modèle familial. La compréhension des raisons qui ont amené les individus à avoir trois enfants ou plus, ainsi que les représentations ayant trait à la famille nombreuse, nécessitent de se pencher non seulement sur leur vécu en tant qu’enfant mais aussi sur la perception qu’ils ont eue de l’expérience de leurs parents6. On constate ainsi parmi notre échantillon ayant grandi dans une famille nombreuse une forte propension à vouloir reproduire le modèle familial.

Un second élément déterminant pour la compréhension des résultats a trait à la posture qu’ont beaucoup de parents rencontrés face à la vie et l’avenir. On constate qu’ils sont souvent dans une forme de projection sur l’avenir, en témoigne leur discours qui dévoile de fréquentes inquiétudes face au temps qui passe, au futur, le leur comme celui de leurs enfants (vieillesse, solitude, mort…).

On observe pour finir chez les collégiens rencontrés une conscience très développée des enjeux liés à la vie en famille nombreuse et une grande maturité de la majorité d’entre eux.


2. Les motivations : pourquoi ces personnes souhaitent-elles fonder une famille nombreuse ?

De multiples facteurs et motifs entrent en jeu dans la constitution d’une famille nombreuse, certains liés aux aléas et surprises de la vie (notamment dans le cas d’enfant non prévu ou de certaines familles recomposées devenues nombreuses suite au changement de partenaire), mais d’autres très fondamentaux et déterminants.

Reproduire ou s’opposer au modèle familial vécu enfant

Un des motifs principaux consciemment évoqué par les parents rencontrés, comme évoqué en introduction, est l’envie de reproduire, ou au contraire de s’opposer au modèle familial vécu enfant. Un désir fortement influencé par le souvenir, positif ou non, du type de famille dans lequel ils ont grandi. 

Deux contextes familiaux opposés peuvent ainsi motiver le désir d’avoir au minimum trois enfants :
-Le fait d’avoir grandi seul : la famille avec un enfant unique est perçue comme un contre modèle pour toutes les personnes rencontrées qui ont évolué dans ce cadre7. Les souvenirs évoqués témoignent du vécu négatif associé au fait d’être le seul enfant, du fait principalement de la solitude et de l’ennui ressentis. On note ainsi un vrai refus de reproduire ce schéma familial.

Certains pères dénoncent aussi le fait d’avoir grandi sans frère pour copain de jeu, et vouloir ne pas faire vivre cette situation à leur fils. Une expérience également évoquée par certains collégiens.

— « J’ai deux petits demi-frères, on joue avec des ballons gonflables, je ne pouvais pas faire ça avec mes petites sœurs, on fait gicler l’eau, on joue aux aventuriers. » (collégien, D8)

Le fait d’avoir grandi au sein d’une famille nombreuse et d’en conserver de très bons souvenirs9 : une expérience décrite comme joyeuse, festive, vivante, en dépit des petits conflits et du désordre engendré.

L’expérience positive de la famille nombreuse peut concerner, non seulement son propre vécu en tant qu’enfant mais aussi la perception qu’on a du vécu de la famille nombreuse par ses propres parents.

— « On était heureux, nous, les enfants et nos parents avaient l’air heureux aussi en nous regardant jouer ensemble ». (parent, P)

Les autres motivations exprimées par les enquêtés

Parmi les autres raisons invoquées, le fait de désirer absolument une fille ou un garçon dans une fratrie composée uniquement de fils ou de filles, peut motiver l’envie d’agrandir la famille.
L’étude montre aussi que certaines motivations sont plus spécifiquement liées à la mère ou au père (cf. plus haut, le fait d’avoir un copain de jeu). Ainsi pour les femmes, le plaisir d’être enceinte qui amène certaines à déclarer « faire un sixième pour la route », et le plaisir d’avoir et de profiter des enfants en bas âge, moments forts de la maternité.

Le vécu avec un enfant facile peut aussi parfois influencer et convaincre les parents d’en avoir un autre à la suite.

L’étude dévoile également d’autres motivations, plus ou moins conscientes, mais toutes aussi importantes, qui sont intimement liées aux représentations qu’ils ont de la vie et à la posture adoptée face à l’avenir. On constate en effet une certaine crainte de la solitude et de l’ennui. Ainsi la famille nombreuse porte une double promesse très rassurante, à la fois de ne jamais s’ennuyer et de ne jamais être seul, d’être entouré en permanence (que ça soit pour eux comme pour leurs enfants). 
Elle peut ainsi être comprise également comme un des éléments de réponse face à leurs craintes vis à vis d’un avenir incertain, le leur comme celui de leurs enfants. Elle permet de ne pas être seul devant la vieillesse et d’imaginer un soutien mutuel entre les enfants. Elle est donc intimement liée à la notion de « pérennité ».

— « Ça retarde le moment où on va être tout seul. » (parent, P)

— « Ça permet de prolonger le cycle de la vie. » (parent, D)


3.Les représentations de la famille nombreuse

Qu’est-ce qu’une famille nombreuse ?

L’étude montre la prégnance de ce schéma familial, considéré comme LA forme de structure référente quand on parle de famille. En effet, pour la majorité des personnes rencontrées, adultes comme enfants, la famille ne commence véritablement qu’à cinq personnes (2 adultes et 3 enfants)10, ainsi cette image du gant à cinq doigts sélectionnée par une mère pour symboliser l’image de la famille nombreuse11.

— « Il faut que les enfants soient plus nombreux que les parents (…) sinon ce n’est pas complet. » (parent, P)

En lien avec cette façon de se représenter la famille, beaucoup de parents et enfants estiment qu’une famille n’est nombreuse qu’à partir de quatre enfants, de façon encore plus nette pour les parents de moins de 40 ans qui ne connaissent pas ou peu la carte « famille nombreuse » (qui commence à trois enfants) et qui n’ont donc pas cette référence en tête.

Une structure familiale « idéale »

Les récits récoltés pour cette étude, aussi bien au niveau verbal que non verbal (images sélectionnées pour les collages) témoignent d’un imaginaire et de représentations très positifs, qu’un parent résume ainsi, « famille nombreuse, famille heureuse ».

Un schéma familial qui est très souvent spontanément associé à la vitalité, au mouvement et à la joie. Les souvenirs qui remontent de l’enfance et de la vie vécue évoquent toujours cette ambiance agitée, souvent joyeuse (cf. la fréquence des images de jeux dans les collages), chaleureuse, conviviale (cf. les images de plats familiaux, de grandes maisons, de tablées animées), bruyante et désordonnée. Le désordre et le bruit ne sont pas ici vécus de façon négative mais comme des signes de vie rassurants.

— « La vie c’est important, ça grouille, ça bouge, le côté vivant, la vie qui se fait. » (parent, D)

A l’opposé, on constate une perception caricaturale négative des familles d’un ou de deux enfants, qui seraient marquées par la solitude et le manque de vie (cf.le nombre d’images dans les collages montrant des personnes seules, des grandes pièces vides).

— « Si c’est tout rangé, tout calme, c’est ennuyeux. » (parent, P)

On constate donc dans cette étude que c’est la pulsion de vie qui se manifeste et s’affirme au travers de la famille nombreuse, rassurante à nouveau face à l’inquiétude de la vieillesse, de la solitude ou d’une vie trop linéaire.

— « Le fait d’en avoir quatre, il y en aura toujours un qui viendra me voir. » (parent, D)

— « C’est la promesse de ne jamais s’ennuyer, ne jamais dormir, ne jamais être seul. » (parent, D)

Ce point de vue est largement partagé par les enfants interviewés.

— « On peut être tous ensemble. Quand on s’ennuie, on s’amuse ensemble, on n’est jamais seul. On peut faire plus de jeux, être liés, toujours être là quand il y a un problème. »

Néanmoins, la famille nombreuse est également associée à un cadre et à des règles nécessaires pour faire en sorte que ce schéma fonctionne et évite les débordements excessifs. C’est donc une forme d’équilibre qui est à l’œuvre, ni dans la totale maîtrise, le contrôle parfait, ni dans la liberté absolue et le lâcher prise.

— « C’est de l’ordre désordonné. » (parent, P)

En parallèle de cette relation intime à la pulsion de vie, la famille nombreuse a aussi un lien avec l’envie de rester jeune. Pour les mères, la possibilité de rester longtemps « jeune maman », et pour les pères, le fait de pouvoir rester « un enfant joueur » (jouant avec ses enfants) est un moyen de rester dans le coup.

— « Ca fait du bien. On retombe dans l’enfance, ça fait du bien de couper avec le monde des adultes. Des fois, je me dis qu’heureusement que personne ne me voit, je joue au camion, on danse le dimanche matin, ça fait du bien. » (parent, P)

— « Je me sens obligé d’être un papa dans l’air du temps, cool, ça booste. » (parent, P)

Autre association au cœur des représentations liées à la famille nombreuse, permettant de faire ressentir cette pulsion de vie : les notions de variation et de diversité. Un schéma familial qui promet en effet d’éviter l’ennui et d’assurer le renouveau permanent, via une vie sans cesse en mouvement et la présence de multiples personnalités. Les parents évoquent souvent la richesse des échanges humains au sein de la cellule familiale, aussi bien pour les adultes que pour les enfants, permettant de découvrir d’autres regards, d’autres points de vue.

— « C’est autant de points de vue différents qu’il y a d’enfants, c’est très enrichissant. » (parent, P)

Notons que les collégiens, eux, peuvent vivre davantage cette diversité des personnalités et des points de vue comme pouvant déboucher sur des désaccords pas forcément faciles à vivre.

— « Des chamailleries, on se dispute plus dans une famille nombreuse. »

Si la famille nombreuse est marquée par la diversité (des êtres, des points de vue…), c’est elle qui fait lien, qui encadre cette multiplicité. Elle est en effet systématiquement associée à l’idée d’équipe, de fratrie, de « tribu  » (cf. les images de groupes, d’équipes dans les collages), avec le postulat largement partagé par les parents rencontrés que « l’union c’est la force », et qu’il est plus facile de faire face au monde et à l’adversité quand on est un groupe soudé.

— « L’image des chiens de traîneau, ça fait un groupe et quand ils travaillent ensemble, ça avance. » (parent, D)


4.Le vécu : les avantages et les inconvénients liés à la famille nombreuse

Avant de se pencher sur les atouts et les difficultés de la famille nombreuse, il est utile de préciser que, selon les familles rencontrées, c’est surtout le passage du troisième au quatrième enfant qui est perçu comme le plus délicat à vivre, puisque c’est là qu’interviennent, le plus de changements, principalement matériels (logement pour avoir une chambre par enfant, voiture). Certaines mères de notre échantillon ont par ailleurs arrêté de travailler ou ont pris un congé parental.
Il semble, dans notre échantillon, que le fait d’avoir un troisième enfant n’ait pas autant questionné les parents ou chamboulé l’organisation de la famille.

On remarque d’autre part que le ressenti général et spontané de la famille nombreuse est sensiblement moins positif pour les profils de parents plus âgés (rencontrés à Paris) : le fait d’avoir des jeunes entrant progressivement dans l’âge adulte semble renforcer les soucis, liés à l’adolescence, et les angoisses face à l’avenir, au travail, à la formation….

— « Quand ils sont plus grands, c’est compliqué car les problèmes sont plus importants, les études, les amours, le boulot, la recherche d’emploi. » (parent, P)

— « Je me fais beaucoup de soucis, du mauvais sang, je me demande ce qu’il va faire après. »(parent, P)

De façon partagée, les parents s’accordent pour dire que la période la plus simple à vivre avec les enfants se situe autour de huit – douze ans.

— « La tranche idéale, c’est entre 8 et 12 ans, ils sont autonomes. » (parent, P)

De nombreux « atouts » mis en avant

Au-delà de la gaieté, du bonheur et de la convivialité clairement exprimés par l’ensemble de l’échantillon, les parents soulignent combien ce schéma familial est bénéfique en termes d’apprentissage et d’éducation pour les enfants. De nombreuses valeurs positives sont liées, selon les interviewés, au fait d’avoir trois enfants et plus.

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