Communiqué de presse

Revalorisation des prestations au 1er avril : Une hausse insuffisante pour faire face à l’inflation qui frappe les familles

Au 1er avril, les prestations familiales seront revalorisées de 1,6%, en complément de la revalorisation anticipée de 4% intervenue en juillet 2022. Pour l’Unaf, cette hausse est insuffisante au regard de la réalité de l’inflation subie par les familles avec enfants.

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Communiqué de presse avril-revalorisation prestations familiales

Un mode de calcul déconnecté de la réalité actuelle de l’inflation

La revalorisation de 1,6 % des prestations familiales au 1er avril 2023 complète la revalorisation exceptionnelle de 4% intervenue par anticipation au 1er juillet 2022 tel que prévu par la loi « pouvoir d’achat ». Elle aboutit à une revalorisation totale de 5,6 % de la base mensuelle de calcul des allocations familiales (BMAF) sur les 12 derniers mois. Ce mode de calcul (comparaison des prix entre février 2022 à janvier 2023), ne permet pas de prendre en compte la réalité de l’inflation actuelle qui s’est accélérée ces derniers mois.

Sur le modèle de la loi pouvoir d’achat de l’an dernier, une revalorisation exceptionnelle est nécessaire.

Des surcoûts pour les familles supérieurs à l’inflation moyenne

La revalorisation des prestations familiales ne prend pas en compte les effets aggravés de l’inflation sur les familles. En effet, elle est calculée sur l’évolution moyenne annuelle de l’indice des prix à la consommation. Or, en raison du poids des dépenses alimentaires sur lesquelles les économies d’échelle jouent peu, l’inflation subie par les familles avec enfants est bien supérieure à l’inflation moyenne. Plus on a d’enfants, plus on est affecté par la forte inflation notamment sur l’alimentation (+13,4 % sur un an, début 2023, selon l’INSEE). D’après les budgets-types de l’Unaf1, s’alimenter décemment représente 26 % du budget total de vie décente d’un couple avec 1 enfant, et 31% pour une famille de 4 enfants.  Fin 2022, un couple avec 1 enfant avait besoin de 189€/mois de plus qu’un an auparavant, et de 322€/mois avec 4 enfants. L’alimentation représente, selon la structure familiale, entre 42% et 55% de cette augmentation.

Changer le système de revalorisation pour préserver le pouvoir d’achat des familles

Le système actuelde revalorisation ne permet pas de maintenir le pouvoir d’achat des familles avec charge d’enfants, d’autant plus qu’il s’ajoute à un décrochage marqué de l’évolution des prestations familiales depuis vingt ans2.
Il doit changer :

Dans l’urgence, l’Unaf demande une revalorisation exceptionnelle des prestations familiales afin de tenir compte de la flambée des prix, notamment sur l’alimentation. Par ailleurs, elle demande qu’une réforme du mode de calcul de ces revalorisations soit introduite dans le prochain PLFSS, rétablissant un principe d’anticipation de l’inflation plutôt qu’une adaptation a posteriori, et créant un nouvel indice d’indexation mieux adapté à la consommation des familles.

1 Budgets types | Unaf

2 La base mensuelle des allocations familiales qui sert de référence a perdu 4,5% de pouvoir d’achat entre 1998 et 2019 selon le haut conseil de la Famille. Voir page 124, https://www.hcfea.fr/IMG/pdf/l_evolution_des_depenses_sociales_et_fiscales.pdf

Voir aussi

Représentation

Alors qu’un décret censé encadrer l’interdiction au 1er janvier 2023 de l’impression automatique des tickets en magasin est actuellement en consultation au Conseil national de la consommation, l’ADEIC, l’AFOC, l’ALLDC, le CNAFAL, la CNAFC, la CSF, Familles de France, la FNAUT, Familles Rurales, INDECOSA-CGT, l’UFC-Que Choisir et l’Unaf dénoncent un projet qui, en les supprimant par défaut, aboutit à priver les consommateurs d’un véritable choix et par voie de conséquence de leurs droits. A ce titre, les associations appellent le Gouvernement à revoir sa copie pour que le choix d’obtenir un ticket soit systématiquement proposé.

Représentation

Les deux projets de loi d’urgence qui visent à limiter les effets de l’inflation (pouvoir d’achat et PLF rectificatif 2022) arrivent cette semaine à l’Assemblée nationale. Parmi les 20 milliards d’euros d’aides prévues, plusieurs prennent en compte la dimension familiale. Une satisfaction pour l’Unaf qui appelait à cette prise en compte et qui sera attentive au maintien de ce principe pendant le débat parlementaire.