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L’Unaf, la Fnat et l’Unapei publient en commun une étude d’impact nationale inédite sur les gains socio-économiques de la protection juridique des majeurs

1 milliard d’€ ! C’est le gain socio-économique généré par les mandataires à la protection juridique des majeurs. A l’occasion d’une conférence de presse, l’Unaf, la Fnat et l’Unapei ont livré, le 13 octobre, aux côtés du Cabinet Citizing qui a réalisé l’étude, les résultats d’impact sur les gains socio-économiques de la PJM. Le Journal « le Monde » s’est longuement étendu sur le sérieux de cette étude et mis en exergue ses résultats en relayant également nos plaidoyers.

Conférence de presse Unaf, Fnat et Unapei, 13 octobre 2020, impact sur les gains socio-économiques de la PJM

Aujourd’hui, la France compte entre 800000 et un million de personnes majeures protégées, c’est-à-dire bénéficiaires d’une mesure de tutelle, de curatelle ou de sauvegarde de justice. Leurs mesures de protection peuvent être exercées au sein de la famille ou par des professionnels, comme c’est le cas pour environ la moitié d’entre elles. Les tuteurs et curateurs professionnels, appelés MJPM (mandataires judiciaires de protection des majeurs), et dont le nombre est estimé à environ 8300, exercent pour certains en libéral, et pour la plupart au sein de services associatifs, où ils sont appuyés par des services juridiques, comptables, de contrôle et d’encadrement.

Les MJPM accompagnent les personnes les plus vulnérables, qu’il s’agisse de vulnérabilités liées à l’âge, au handicap, ou à des troubles psychiques. Ils s’efforcent au quotidien d’accompagner les projets de vie des personnes protégées, et de garantir leur citoyenneté et leur dignité. Pourtant, leurs actions concrètes au quotidien sont mal connues du grand public comme des pouvoirs publics, souvent centrés sur une approche par les coûts.

Cette étude inédite mandatée par l’Interfédération Unaf- Fnat – Unapei démontre de manière objective le retour sur investissement de la protection juridique des majeurs assuré par des professionnels.

La priorité de l’Etat doit être de permettre l’amélioration qualitative de la prise en charge des personnes protégées par la reconnaissance du métier de MJPM et l’attribution de moyens supplémentaires.

L’Interfédération Unaf-Fnat-Unapei demande une augmentation du budget de l’Etat permettant le recrutement de 2000 salariés (MJPM et encadrement) dans les services associatifs afin que chaque MJPM s’occupe de 45 personnes (au lieu de 58 à ce jour). Ces 2000 postes créés permettront de répondre aux besoins des personnes vulnérables en améliorant leur accompagnement dans la vie quotidienne, le soutien vers l’autonomie et leur inclusion dans la société.

Ces créations de poste doivent s’accompagner d’une revalorisation de ce métier complexe, qui passe par un salaire conforme aux qualifications et compétences requises ainsi qu’aux responsabilités exercées.

Une revalorisation immédiate de 300 euros bruts par mois par MJPM salarié est donc indispensable, ainsi que la reconnaissance des compétences exigées par un diplôme d’Etat et la promotion de ce métier méconnu du grand public.

Pour conclure, il est nécessaire qu’une politique publique de la PJM soit structurée autour d’un délégué interministériel. En outre, la mise en place d’un observatoire pour améliorer la connaissance des personnes protégées et l’adaptation de la politique aux besoins est essentiel.

En mettant en place une politique dédiée à la PJM et en augmentant le budget de 130 millions d’euros par an, l’Etat répondra enfin au constat des différents rapports depuis la loi de 2007, sur le statut de la reconnaissance salariale du métier de MJPM et permettra la création de 2 000 emplois en 2021 sur tout le territoire au bénéfice des personnes vulnérables, dans le cadre du projet de société de l’inclusion pour tous.