Mieux structurer et mettre en lumière les offres d’accompagnement des parents

Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles, signe l'introduction du Réalités Familiales n° 132/133 : "Familles face à la crise sanitaire".

n°132 133 familles face à la crise sanitaire
Adrien Taquet, introduction, Réalités familiales

Réalités Familiales n° 132/133

Introduction

par Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles

Nos vies quotidiennes ont été bouleversées comme jamais par la crise sanitaire à laquelle nous devons faire face. Pour prendre le pouls de ces nouvelles réalités, j’ai souhaité conduire une étude interrogeant les familles quant à leur traversée des derniers mois, leur perception de l’avenir et leurs besoins d’accompagnement. La lecture de ses résultats, intégralement disponibles en ligne, laisse – à l’image de l’année 2020 – un goût doux-amer.

Commençons par les motifs de satisfaction : nous pouvons nous réjouir de ce que beaucoup de parents disent avoir ralenti leur rythme et pris plus de temps pour s’occuper de leurs enfants. Plus d’un Français sur quatre a estimé que ses relations avec ses enfants au sein du foyer se sont améliorées, et plus d’un Français sur deux a indiqué avoir mis cette période à profit pour développer une meilleure écoute de ses proches. Même mise à l’épreuve par cette période, la vie familiale s’en est trouvée renforcée et la famille a constitué pour de nombreux concitoyens une bulle émotionnelle protectrice.

Ce constat rassurant, réconfortant même, ne doit toutefois pas nous conduire à passer sous silence la fatigue, l’inquiétude et la tristesse qui, sous trop de réponses, affleurent.

Je pense d’abord aux grands-parents, dont la distance creusée avec leurs petits-enfants fait naître des angoisses auxquelles ils n’auraient pas cru devoir être jamais confrontés. Vont-ils seulement me reconnaître quand tout sera fini ? Qu’est-ce qui pourra remplacer cet anniversaire, ce Noël perdu ? Rien, bien sûr. C’est pourquoi ces douleurs de la crise épidémique, nous devons elles aussi les dire : rien ne serait plus injuste qu’ajouter à leur cruauté l’affront d’un passage sous silence – et ce d’autant que le temps ne fait que les aiguiser, nourrissant parfois, avec la réouverture des écoles et la reprise partielle de certaines activités, le sentiment que la vie continue … sans eux.

Je pense aussi aux réponses apportées concernant l’avenir, qui dressent le portrait de familles souvent pessimistes, parfois désemparées face à un futur soudainement devenu source d’inquiétudes multiples : boucler la fin du mois, jongler entre télétravail, préparation des devoirs, suivi des repas, et en même temps s’assurer que, moralement, tout le monde tient le coup. Leur demande à l’égard de la collectivité est claire : une écoute, des conseils, des aides et des outils pour répondre aux défis nouveaux qui sont les nôtres, chaque jour – un accompagnement concret auquel peuvent et doivent concourir la politique et les acteurs du soutien à la parentalité, malheureusement pas encore assez identifié par ses usagers potentiels.

Je forme le vœu que la crise sanitaire nous donne l’occasion d’un progrès substantiel en lisibilité et en visibilité de ces indispensables services aux familles, et j’inscris donc cet objectif de structuration et de mise en lumière des offres d’accompagnement des parents parmi les priorités de mon année 2021, que je nous souhaite celle d’une liberté la plus rapidement possible retrouvée.