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La Présidente de l’Unaf, décorée des insignes d’officier dans l’Ordre National du Mérite

Le mardi 8 novembre 2022, la Présidente de l'Unaf, Marie-Andrée Blanc, a été décorée par Adrien Taquet, ancien Secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et des familles, des insignes d'Officier dans l'ordre national du Mérite, en présence de Jean-Christophe Combe, Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, et de nombreuses autres personnalités.

Le mardi 8 novembre 2022, la Présidente de l’Unaf, Marie-Andrée Blanc, a été décorée par Adrien Taquet, ancien Secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles, des insignes d’Officier dans l’ordre national du Mérite, en présence de Jean-Christophe Combe, Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, d’Agnès Buzyn, ancienne ministre de la santé, de Mesdames et Messieurs les préfets et sous-préfets de la Haute-Loire, du Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et de nombreuses autres personnalités.

Cette cérémonie, qui s’est déroulée au Conseil économique, social et environnemental, a été introduite par le Président du CESE, Monsieur Thierry Beaudet.

Discours d’Adrien Taquet, ancien Secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles : extraits choisis.

« Mais femme qui écoute également dans votre capacité à sentir le pays profond, cette France rurale mais pas uniquement, la France périphérique aussi, bref cet archipel français dont les UDAF épousent d’ailleurs les contours. Vous le rappelez souvent, et je peux en témoigner, vous aviez été une des premières à alerter sur l’impact de la hausse du prix de l’essence sur le quotidien des gens, bien avant que cette grogne ne se transforme en fronde des gilets jaunes.

Vous savez en effet mieux que quiconque à quel point les familles peuvent être plus exposées que les autres aux aléas de la conjoncture et de la vie, et cela fait de vous et de l’institution que vous présidez un baromètre, voire l’avant-poste de certains mouvements qui agitent les sous-bassement de l’opinion. Je suis personnellement convaincu que le défi central du politique est de réussir à percevoir les signaux faibles qui annoncent les grandes évolutions de la société. Ils sont décelables à de nombreux endroits pour qui sait les écouter, et vous faites partie de ceux que j’appelais régulièrement pour en échanger. »

(…)

Oui, votre présidence a conforté l’UNAF dans ce rôle de partenaire exigeant mais constructif, d’interlocuteur vigilant mais loyal des pouvoirs publics et notamment du Gouvernement, en vous donnant pour seule boussole la seule qui doive compter : oui ou non, les familles de France vivront-elles mieux demain qu’aujourd’hui une fois telle décision prise, tel projet engagé, telle initiative impulsée.

Car Présider l’UNAF, c’est se tenir loin des jeux politiciens, et leur préférer la remise au cœur du débat de tout ce qui constitue l’attente première de nos concitoyens : une vie moins compliquée, une société plus accueillante, un supplément de fraternité et de mieux vivre ensemble.

Ce militantisme exigeant, il s’est incarné depuis 10 ans dans de nombreux combats que vous avez mené à la tête de l’UNAF en défense des familles.

Au sein de cette institution même d’ailleurs, dont vous êtes membre depuis 2015 et Questeur, où vous avez développé et défendu une conception transversale de la famille en militant pour la constitution d’un groupe Familles à part entière dans le cadre de la réforme du CESE.

Pour vous la politique pour les familles, ce n’est pas que la politique familiale, voir ce n’est pas « que » le périmètre de la branche famille. C’est la prise en compte de chacune des composantes de la famille, mais plus encore des relations et interactions qui y ont court. C’est cette conception renouvelée qui a conduit l’UNAF à être aux avant-postes sur les sujets liés à la prise en compte de l’âge, les retraites, sur la question des aidants familiaux -où l’UNAF a œuvré à l’avènement du congé proche aidant- ou encore sur la protection de l’enfance -sujet sur lequelle nous nous sommes retrouvés, convaincus l’un comme l’autre que protéger les enfants commençait, très souvent, par mieux accompagner les parents. Comme je vous sais partager également ma vision de la politique familiale comme un véritable investissement social, comme un puissant levier de lutte contre les inégalités de destin ».

(…)

« La conciliation entre vie personnelle et professionnelle constitue également un engagement de longue date pour l’UNAF, autour de la réforme des congés parentaux dont j’ai engagé un certain nombre de chantiers, que vous prolongez, alimentez récemment encore, avec l’avis que vous avez formulé avec Pascale Coton de la CFTC, dans le cadre de cette enceinte, sur le service public de la petite enfance, pierre angulaire du programme présidentiel et de l’action du gouvernement.

Partenaire particulièrement exigeant et tout aussi constructif vous l’avez été dans la préparation et la conduite en octobre 2021 de la première Conférence des familles organisée depuis 17 ans, ou encore dans les négociations de la Convention d’objectif et de gestion, dont le Gouvernement n’oublie pas que c’est grâce au bloc familial dans son ensemble que nous avons pu adopter en 2018 une COG ambitieuse et novatrice : bonus territoire, bonus mixité, bonus handicap. Je ne doute pas que vous saurez, dans la négociation qui s’ouvre, continuer à porter avec panache et pragmatisme et efficacité les intérêts matériels et moraux des familles que vous représentez avec tant de passion. Je pourrais encore citer la lutte contre les frais bancaires abusifs ou votre investissement dans les Campus de la parentalité numérique parmi les sujets nombreux qui animent l’UNAF et ses associations.

Je conclurai cette liste par un combat que nous avons mené ensemble, non des moindres, celui de la refonte de la médaille des familles. »

(…)

« Au-delà de célébrer votre parcours professionnel et vos engagements personnels qui largement se confondent, remettre une décoration à la dirigeante d’une institution vise le plus souvent également à décorer également l’institution qu’elle représente, et à travers elle, l’ensemble de ses membres qui chaque jour la font vivre.

Que cela soit pour moi ainsi l’occasion de célébrer et remercier sa directrice générale -que nous avons distinguée  il y a peu de temps en ces lieux même-, ainsi que l’ensemble des salariés et bénévoles de l’UNAF et des UDAF au travers de la France hexagonale et des Outre-mer.

Que ce soit surtout pour moi l’occasion de rappeler le rôle qu’ont joué l’Unaf et les Udaf lors de la crise sanitaire et sociale du COVID 19. On a pu constater que la famille devenait un lieu refuge en ces temps difficiles, mais il faut rappeler que le réseau et les associations familiales ont également été en première ligne pour les accompagner. Cette cérémonie récompense également l’action des bénévoles et des salariés durant cette période, engagés auprès des plus fragiles, des plus modestes, de nos concitoyens les plus isolés.

Et je me permets d’élargir mon propos au-delà des périodes de crise : je dois dire qu’en tant que ministre à l’enfance et aux familles, quand on souhaite déployer une politique publique, il est utile de pouvoir s’appuyer, en respectant leur totale autonomie évidemment, sur des réseaux solidement ancrés dans les territoires, à une époque qui a vu l’État social territorial progressivement se déliter depuis 30 ans. C’est le cas des Udaf, c’est le cas des CAF aussi bien entendu. Ainsi cette approche partenariale locale est-elle vertueuse sans aucun doute, mais elle est surtout indispensable, voire incontournable ».

Intervention de la Présidente de l’Unaf, extraits choisis :

(…)

« Toutes et tous font la richesse de l’Unaf qui permet à des personnes de toutes sensibilités, de débattre ensemble et de converger vers un objectif commun : la défense des intérêts des familles.

Ce respect des différences est notre marque de fabrique, il nous anime au quotidien ; une singularité exceptionnelle, dans une société trop souvent cloisonnée conduisant pour répondre aux difficultés rencontrées à la création de dispositifs, qui s’empilent sans embrasser la globalité et l’universalité des questions qui se posent. »

(…)

« Enfin, j’en viens maintenant à la place des corps intermédiaires. Recevoir cette décoration républicaine de votre part Monsieur le Ministre, ici au Conseil Economique Social et Environnemental, troisième assemblée de la République, revêt pour moi une valeur symbolique importante : le symbole d’un Etat proche et respectueux des corps intermédiaires, de la société civile organisée. Les corps intermédiaires -au rang desquels se trouve la représentation familiale- ont la force de s’inscrire de manière spécifique dans les temporalités du politique.  Ainsi, les corps intermédiaires réintroduisent un temps long non tributaire de l’instant. Loin de simples contre-pouvoirs, ils font partie de la nécessaire pluralité des modes d’expression démocratique. »

(…)

« Nos institutions démocratiques reposent, bien sûr, d’abord sur l’élection de représentants à intervalles pluriannuels. Mais, à côté de ces temps du politique, les corps intermédiaires offrent d’autres voies de mobilisation collective : temps de réflexion et de débat, temps de rencontres avec ceux qui défendent et représentent des intérêts et sont porteurs d’une parole, d’un savoir théorique et pratique. Ainsi, les corps intermédiaires réintroduisent un temps long non tributaire de l’instant. Loin de simples contre-pouvoirs, ils font partie de la nécessaire pluralité des modes d’expression démocratique. »

et de conclure : Il est important de donner confiance aux familles par une politique familiale forte mais il faut aussi, tout autant, faire confiance aux familles.«