Etude qualitative

Être parent immigré en France : Quelle relation avec l’Ecole pour les parents venus de l’étranger ?

Comme l’UNAF représente l’ensemble des familles, y compris les familles étrangères, nous avons souhaité réaliser une étude approfondie pour mieux comprendre les réalités vécues par les parents immigrés primo-arrivants, avec un éclairage sur leur rapport à l’école.

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Etre parent immigré en France : Quelle relation avec l'école pour les parents venus de l'étranger ?

Etude qualitative n°11

Selon l’INSEE, un quart des 166 280 immigrés âgés de plus de 20 ans et arrivés en France en 2012 déclarent vivre en couple avec enfant et 2 % sont parent d’une famille monoparentale.


Editorial

Marie-André Blanc – Présidente de l’UNAF

Selon l’INSEE, un quart des 166 280 immigrés âgés de plus de 20 ans et arrivés en France en 2012 déclarent vivre en couple avec enfant et 2 % sont parent d’une famille monoparentale.

Comme l’UNAF représente l’ensemble des familles, y compris les familles étrangères, nous avons souhaité réaliser une étude approfondie pour mieux comprendre les réalités vécues par les parents immigrés primo-arrivants, avec un éclairage sur leur rapport à l’école.

Diversité des histoires de vie

Il y a autant de projets d’immigration et de conditions de vie en France que de personnes. On ne peut évidemment pas comparer la situation d’une famille en « danger de mort » dans son pays, avec celle de ceux qui viennent ici pour faire des études et qui se marient avec une ou un Français. Une constante cependant : l’apprentissage du français est primordial pour s’intégrer, tisser des liens, suivre la scolarité de ses enfants… se sentir heureux en France.

Investissement autour de l’école

Quand on vient d’un pays en guerre ou pauvre, l’école est source de tous les espoirs. Et que l’on se sente plus ou moins bien en France, l’école française est perçue comme la promesse d’un bel avenir pour ses enfants, une quête fondamentale pour les parents.

Obstacle de la langue

Malheureusement, malgré les années, certaines personnes ne maîtrisent pas la langue française pour diverses raisons. Elles sont alors isolées, en difficultés pour accompagner les enfants dans leur scolarité. Quelle que soit leur motivation initiale, les parents ne découvrent que peu à peu l’investissement demandé par l’école française pour le suivi de la scolarité de leurs enfants.

Des besoins sur le long terme

Les besoins des parents sont nombreux et à toutes les étapes, les associations familiales ont donc un rôle à jouer : accueil d’urgence aux côtés des associations caritatives, ouaccompagnement sur le long terme pour mieux comprendre la société française et son fonctionnement, aide à la scolarité des enfants ou enseignement du français…

Texte intégral de l’étude

Objectifs de l’étude

Réalisation de l’étude :
Patricia Humann, coordinatrice pôle
Education UNAF 
et Geneviève Broutechoux,
psychosociologue
Contact phumann[at]unaf.fr

L’objectif de l’étude est de comprendre comment les parents immigrés (arrivés depuisRetour ligne automatique
moins de 6 ans) perçoivent leur vie en France. Dans un second temps leurs relationsRetour ligne automatique
avec l’Ecole et leur compréhension de son fonctionnement, au regard de leur propreRetour ligne automatique
expérience de l’école dans leur pays d’origine sont analysées. Par ailleurs, le suivi de laRetour ligne automatique
scolarité de leurs enfants, ainsi que les difficultés éventuelles vécues par leurs enfants sont interrogées.Retour ligne automatique
Enfin, nous souhaitons connaitre la notoriété des associations familiales et les attentes de ces familles en termes de services.

Méthodologie

La méthode est exclusivement qualitative sous forme d’entretiens semi-directifs approfondis d’une durée de 1h30 avec des parentsRetour ligne automatique
vivant avec leurs enfants en France et arrivés depuis moins de 6 ans. Les entretiens ont eu lieu à Paris (personnes habitant l’Ile-de-Retour ligne automatique
France) et à Tours. Les parents sont accompagnés d’un traducteur s’ils le souhaitent.

Échantillon

21 entretiens semi-directifs approfondis de 1h30, de personnes :

Pour 14 entretiens, l’entretien a nécessité l’aide d’un traducteur.

Notre échantillon est le suivant :

Origines :

Lieu de naissance du conjoint éventuel :

Scolarité des enfants

Catégorie socioprofessionnelleRetour ligne automatique
de l’interviewéRetour ligne automatique
(ou de son conjoint, s’il ne travaille pas)

I. Contexte général

Les personnes rencontrées à l’occasion de cette étude présentent des profils très variés. Leur histoire personnelle et les rai- sons qui les ont conduits jusqu’en France sont parfois heureuses, parfois tragiques. Leur adaptation une fois en France s’est également effectuée de façon inégale ; après plusieurs années sur le territoire français, si certaines se sentent totalement intégrées, d’autres doivent encore faire face à de nombreuses difficultés matérielles, culturelles, psychologiques.

L’arrivée en France peut être, typiquement, le mariage avec un Français ou une Française. L’intégration est d’autant plus facile que le conjoint Français va pouvoir se charger de bien des démarches administratives et déjouer bien des écueils culturels et logistiques – lesquels, malgré tout, restent importants. Le conjoint Français a généralement une activité professionnelle, ce qui assure une sécurité matérielle à la famille. Par ailleurs, le mariage avec un français peut faciliter l’accès à la nationalité française et à l’emploi.

A l’opposé, nous avons rencontré des personnes qui n’ont eu d’autre choix que d’abandonner leur pays car leur survie et celle de leur famille était en jeu. Les raisons de l’immigration peuvent être médicales : les personnes souffrent d’une maladie grave qui ne peut être soignée dans leur pays. D’autres fuient leur pays après avoir été victimes de persécutions (groupes de djihadistes, famille maltraitante, persécutions), et parfois menacés de mort… Sitôt arrivés en France, par des moyens parfois illégaux et dangereux, ils tentent d’obtenir le statut de réfugiés politiques. Une fois la survie initiale assurée, rester en France est pour eux un combat de tous les jours, motivé par la perspective d’une vie meilleure, plus juste. Ils veulent offrir un avenir à leurs enfants.

Entre ces deux extrêmes, on trouve des immigrations voulues, ou décidées par les hasards de la vie ; ainsi, cette jeune femme russe arrivée à Paris pour faire des études de français, aujourd’hui mariée à un français, mère de famille, et professeur de langues ; ou cette marocaine venue avec son fils rejoindre son mari, lui-même installé depuis longtemps en France ; d’autres, simplement attirés par un pays qui, pensent-ils, peut leur apporter une vie plus satisfaisante, d’un point de vue professionnel ou personnel.

De nombreux facteurs vont influer sur la facilité d’adaptation de toutes ces per- sonnes en France, et, au-delà, agir sur l’intégration de leurs enfants. Parmi tous les paramètres en jeu, le plus important, de très loin, est la connaissance ou non de la langue française, ou, dans des cas plus rares dans notre échantillon, la maitrise ou non des savoirs de base : lire, écrire, compter (dans notre échantillon, une seule personne s’est déclarée illettrée).

A la lueur des entretiens, il apparait que la maitrise de la langue française est une clef essentielle, et détermine au final tous les aspects de la vie des personnes interrogées dans leur nouveau pays. Parler et lire le français, rend infiniment moins difficile toutes les démarches matérielles : trouver un loge- ment, un travail, se mettre en règle avec l’administration, comprendre ses droits, consul- ter des médecins, s’informer… En ce qui concerne les enfants, cela permet de choisir un établissement scolaire, de dialoguer avec les enseignants, de comprendre les communications, et surtout de suivre la scolarité de son enfant et de l’aider à s’orienter.

La maitrise de la langue n’est pas uni- quement indispensable à l’intégration matérielle, mais elle sert également à créer du lien social. Parmi les personnes interro- gées, toutes celles qui n’avaient pas réussi à apprendre suffisamment le français au bout de quelques années exprimaient une sensation de grande solitude et de décou- ragement. Ceux qui avaient une relative maitrise du français, parce qu’ils l’avaient appris ou qu’ils étaient issus d’un pays francophone, dégageaient l’impression d’un meilleur contrôle de leur vie, et d’une meilleure capacité à surmonter les obsta- cles inévitables liés à leur intégration.

Pour toute famille étrangère arrivant en France, l’école joue un rôle primordial. L’école fait souvent partie du projet d’immi- gration : dans l’imaginaire de nombreuses personnes interrogées, bien avant leur arri- vée, la France était vue comme un pays d’op- portunités, capable notamment d’offrir à ses enfants une scolarité de meilleure qualité que celle dispensée dans le pays d’origine. L’école représente l’espoir d’une vie plus heureuse pour ses enfants, espoir qui justifie le sacrifice des parents et leur donne l’envie et le courage pour surmonter les obstacles.

—  « J’étais plus heureux en Algérie où j’avais un commerce, mais je ne regrette pas mon choix, pour mes enfants. » Homme, Algérie.

L’école est une priorité : inscrire ses enfants à l’école est souvent le premier acte social des personnes qui arrivent en France, parfois même avant le logement. Et, pour ceux qui peinent à apprendre le français, l’une des principales motivations pour s’accrocher reste de pouvoir superviser la scolarité de leur enfant.

Le rapport à l’école va dépendre de plusieurs facteurs, et d’abord de l’âge de l’enfant. Dans les classes maternelles et primaires, les rapports parents-écoles sont en général plus personnalisés, voire affectifs, tandis que les années de col- lège et de lycées correspondent à une perception d’éloignement des parents de l’école, notamment car les enfants sont plus mûrs, et plus autonomes. La maîtrise de la langue française est par ailleurs plus aisée chez les plus petits, arrivés en bas âge ou même nés en France, ce qui facilite naturellement l’intégration scolaire. Pour les enfants arrivés en France plus tardivement, non francophones, la difficulté est d’acquérir suffisamment de notions de français pour pouvoir suivre le programme, si possible en bénéficiant d’un dispositif de rattrapage spécial. Cela peut être déstabilisant pour l’adolescent, qui peut avoir par ailleurs à gérer des différences de culture ou d’âge. L’accueil de la part des autres enfants de la classe n’est pas toujours bienveillant.

L’attitude de chaque parent est également déterminante dans le rapport avec l’établissement scolaire. Certains parents étrangers vivent la scolarité de leur enfant comme un tremplin d’insertion pour eux-mêmes : ils participent activement à la vie de l’école, nouent des relations avec les autres parents, même alors qu’ils parlent très peu le français. Pour d’autres, au contraire, l’école est vue comme un lieu inaccessible, peu accueillant à leur égard, et ils en souffrent.

II. 4 types de situations rencontrées

L’analyse des témoignages fait apparaitreRetour ligne automatique
une typologie parmi les personnesRetour ligne automatique
interrogées. Au-delà de l’histoire personnelleRetour ligne automatique
et du contexte matériel et intellectuel, cetteRetour ligne automatique
typologie met à jour leurs besoins, leursRetour ligne automatique
attentes, leurs espoirs, et leur perception deRetour ligne automatique
l’école et de la scolarité de leurs enfants.Retour ligne automatique
Il convient de rappeler que ces typesRetour ligne automatique
représentent des grandes tendancesRetour ligne automatique
constatées au moment de l’entretien.

Type A : « le confort » (7 personnes sur
21 dans notre échantillon)

Les personnes de la catégorie « Confort »Retour ligne automatique
sont celles dont on peut dire que l’intégrationRetour ligne automatique
est réussie. On constate qu’elles n’ontRetour ligne automatique
en général pas quitté leur pays par pureRetour ligne automatique
nécessité. Dans cette catégorie, la plupartRetour ligne automatique
des gens ont un conjoint français. UneRetour ligne automatique
rencontre a parfois eu lieu dans leur propreRetour ligne automatique
pays, lors de vacances, ou d’un déplacementRetour ligne automatique
professionnel, soit en France, à l’occasionRetour ligne automatique
d’un séjour linguistique par exemple.Retour ligne automatique
Mais l’arrivée en France peut égalementRetour ligne automatique
être le résultat d’une curiosité culturelle,Retour ligne automatique
d’une envie de voyager, ou d’exploiterRetour ligne automatique
sa connaissance du français, pour lesRetour ligne automatique
francophones. Parfois on veut aussi seRetour ligne automatique
rapprocher d’un membre de sa famille.

— « Je parle couramment le français, ma
mère est des Antilles françaises, mon père est
américain. Après son divorce, ma mère est
venue s’installer en France. Il y a cinq ans, j’ai
décidé de la rejoindre. »
 Femme, Etats-Unis.

Ils ne sont pas partis pour fuir une situationRetour ligne automatique
catastrophique, mais plus par choix professionnelRetour ligne automatique
ou familial, et pour un meilleurRetour ligne automatique
confort de vie. Souvent, leur arrivée enFrance a été facilitée par leur conjoint français,Retour ligne automatique
et par l’entourage de celui-ci, belle-famille,Retour ligne automatique
amis… Le mariage permet en outreRetour ligne automatique
d’acquérir des droits, une naturalisation. IlsRetour ligne automatique
sont là pour leur propre épanouissement,Retour ligne automatique
et pas uniquement par souci de construireRetour ligne automatique
un avenir pour les enfants – même si c’estRetour ligne automatique
aussi un critère important.

— « J’ai quitté le Cameroun il y a sept ans.
Je cherchais une vie meilleure. J’avais des
amis en France, je suis venu et j’ai rencontré
ma compagne. J’ai emménagé avec
elle. » Homme, Cameroun.

Ils sont dans une vision particulièrementRetour ligne automatique
positive de l’immigration : l’apprentissageRetour ligne automatique
de la langue n’est pas toujoursRetour ligne automatique
un besoin vital, si c’est le conjoint quiRetour ligne automatique
travaille, mais il est vu comme un effortRetour ligne automatique
essentiel, qui est d’ailleurs encouragéRetour ligne automatique
par l’entourage et les enfants.

Les quatre types de situations

—  « Au début, je parlais anglais, mais
personne ne parle anglais à la Préfecture…
Ce qui est essentiel, c’est de maitriser la
langue du pays où on habite… Ce n’est pas
du tout facile d’apprendre le français. J’ai
pris des cours très chers, je payais de ma
poche. Le niveau n’était pas très bon alors
je regardais la télé sans arrêt, j’écoutais
la radio, j’essayais de comprendre les
gens autour de moi, je leur demandais
« qu’est-ce que ça signifie ? ». C’est ma
motivation et mon envie d’apprendre la
langue qui m’ont aidée. »
 Femme, Italie.

— « C’est lui, mon fils, il m’apprend à
causer… Il me dit : maman, ce n’est pas
comme ça… »
 Femme, Thaïlande.

Ils vivent leur situation d’immigré commeRetour ligne automatique
une richesse, pas une faiblesse. C’estRetour ligne automatique
d’ailleurs une valeur qu’ils souhaitentRetour ligne automatique
transmettre à leurs enfants. Retour ligne manuel
— « Nous avons vécu dans plusieurs pays.Retour ligne automatique
Donc mon fils s’adapte facilement… AvoirRetour ligne automatique
une double culture, c’est une richesse,Retour ligne automatique
ça pousse tout le monde vers le haut. »Retour ligne automatique
Femme, Thaïlande.

Ils sont conscients de ce que la FranceRetour ligne automatique
peut leur offrir, même s’ils ont du recul.Retour ligne automatique
Certains y ont trouvé un épanouissementRetour ligne automatique
qu’ils n’avaient pas trouvé chez eux. Ainsi,Retour ligne automatique
Acha1 goûte à une liberté qui, en tant queRetour ligne automatique
femme, aurait été plus difficile à conquérirRetour ligne automatique
dans son pays. Elle déniche des formations,Retour ligne automatique
va vers les autres…

— « Je m’adapte de mieux en mieux, avant
je ne sortais pas beaucoup, d’autant que
mon mari est jaloux. Mais j’ai fait une
formation, on était que des filles, ça s’est
super bien passé ! Et puis les parents
(à l’école) sont sympas avec moi, ça
se passe très bien, c’est un parent qui a
conseillé qu’on mette mon fils au club de
foot… Et tous les mardis, j’ai des ateliers
pour cultiver l’estime de soi. »
 Femme,Retour ligne automatique
Cameroun.

La plupart – mais peut-être surtoutRetour ligne automatique
les mères – tentent de perpétuer lesRetour ligne automatique
traditions de leur pays d’origine, parRetour ligne automatique
la cuisine traditionnelle, les fêtes, lesRetour ligne automatique
contes. Ils n’ont pas rompu le lien avecRetour ligne automatique
leur ancien pays et y vont régulièrementRetour ligne automatique
en famille.

—  « On essaie d’emmener les enfants
en Russie tous les étés pour voir les
grands-parents… »
 Femme, Russie.

Type B : « l’ascension » (3 personnes
sur 21 dans notre échantillon)

Dans cette catégorie, immigrer en FranceRetour ligne automatique
a été un acte choisi. Ils parlent correctementRetour ligne automatique
le français – qu’ils ont appris dansRetour ligne automatique
leur pays natal ou en arrivant. Mais leurRetour ligne automatique
situation matérielle est difficile – chômageRetour ligne automatique
ou revenus très faibles. Ils ont l’énergieRetour ligne automatique
de s’en sortir, croient en l’avenir, maisRetour ligne automatique
connaissent parfois des moments deRetour ligne automatique
découragement. Néanmoins, aucun neRetour ligne automatique
regrette le choix d’être venu en France.Retour ligne automatique
Tous connaissaient dans leur pays uneRetour ligne automatique
situation insatisfaisante de travail ouRetour ligne automatique
politique. L’un d’eux, un Algérien, estRetour ligne automatique
venu en France pour protéger sa familleRetour ligne automatique
de menaces islamistes. Les autres, issusRetour ligne automatique
d’Italie et du Portugal, n’étaient pas enRetour ligne automatique
danger, mais attendaient plus de la vie, etRetour ligne automatique
pensaient trouver plus d’opportunités enRetour ligne automatique
France.

— « J’étais attirée par la politique sociale
française. La France est un pays plus
ouvert, plus flexible, un pays de droit. En
Italie, on est jugé d’après les vêtements,
on ne juge pas d’après ce qu’on est… Et il
y a beaucoup de racisme. »
 Femme, Italie.

Les Européens ont profité de leur droit deRetour ligne automatique
circuler librement dans la CommunautéRetour ligne automatique
européenne pour venir chercher du travailRetour ligne automatique
en France, ce qui ne les a pas dispensésRetour ligne automatique
d’apprendre le français, au contraire :Retour ligne automatique
c’est une démarche qui leur demandeRetour ligne automatique
parfois énormément d’efforts, mais ilsRetour ligne automatique
savent que leur intégration est à ce prix.Retour ligne automatique
Du point de vue linguistique, ils ont passéRetour ligne automatique
le cap le plus dur, ont une forte volontéRetour ligne automatique
d’apprendre et n’hésitent pas à participerRetour ligne automatique
à des conversations quel que soit leurRetour ligne automatique
niveau de français.

— « Au début, la langue, quand on sait
juste dire bonjour et merci, c’est dur… Mon
fils parle mieux que son papa. J’apprends
avec lui. Le mercredi, il rapporte toujours
un petit livre de la bibliothèque et on le lit
ensemble. »
 Homme, Portugal.

Néanmoins, si leur niveau de langue leurRetour ligne automatique
permet de se débrouiller au quotidien, ilRetour ligne automatique
n’est pas toujours suffisant pour leur permettreRetour ligne automatique
de travailler à un niveau équivalentRetour ligne automatique
à celui qu’ils ont quitté, ce qui est parfoisRetour ligne automatique
source de frustration.

Pour Carmela, la situation est d’autant plus difficile qu’elle s’est séparée de son compagnonRetour ligne automatique
et élève seule sa fille de 14 ans. Elle faitRetour ligne automatique
des ménages alors qu’elle avait son propreRetour ligne automatique
cabinet d’assistance juridique dans son paysRetour ligne automatique
d’origine. Hachem, quant à lui, est en attenteRetour ligne automatique
de régularisation de ses papiers. En attendant,Retour ligne automatique
il « se débrouille » et cet ancien cadreRetour ligne automatique
dans le secteur médical fait vivre sa familleRetour ligne automatique
de petits boulots.

Tous avaient un point d’ancrage à leur arrivée,Retour ligne automatique
famille ou amis, qui les ont accueillis et aidés au départ.

— « J’avais un voisin en Algérie qui habitait
Tours. Quand je suis venu, il m’a hébergé,
puis j’ai sous-loué un appartement. »
Retour ligne automatique
Homme, Algérie.

Dans cette catégorie, les gens ne sont pasRetour ligne automatique
déçus d’être en France, même s’ils trouventRetour ligne automatique
la vie très difficile d’un point de vue matériel.Retour ligne automatique
Généralement, venir en France s’estRetour ligne automatique
accompagné d’une perte de statut socialRetour ligne automatique
qu’ils se battent pour reconquérir.

Ils sont volontaires mais parfois se découragent.

— « Des fois la vie est dure, je remercie Dieu
d’avoir une fille, sinon je serais morte. »
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Femme, Portugal.

Quand ils le peuvent, ils recourent auxRetour ligne automatique
aides sociales disponibles. Certains ontRetour ligne automatique
également recours aux associations, quiRetour ligne automatique
leur procurent de l’aide matérielle, maisRetour ligne automatique
également du lien social.

— « En arrivant à Tours, j’ai contacté
l’association Chrétiens Migrants. Ils me
paient ma carte de bus. Le secours Catholique
nous aide de temps en temps, et je
m’adresse aussi aux Restos du Coeur
pour l’alimentation. De mon côté, je fais du
travail bénévole pour la Croix Rouge, qui
m’a aussi aidé. »
 Homme, Algérie.

Cette catégorie a également tendanceRetour ligne automatique
à abandonner la pratique de la langueRetour ligne automatique
maternelle à la maison, au profit du français,Retour ligne automatique
dans leur volonté d’intégration.

—  « Parler arabe à la maison, non, c’est
un peu difficile. Avec le temps, on perd. »
Retour ligne automatique
Homme, Algérie.

Certains interviewés ne laissent pas tomberRetour ligne automatique
leur propre progression. Ainsi, PedroRetour ligne automatique
n’a pas pu poursuivre de longues études et ici suit une formation dont il n’auraitRetour ligne automatique
pas forcément bénéficié dans son paysRetour ligne automatique
d’origine. Carmela cherche des formationsRetour ligne automatique
en langue et commerce. Et HachemRetour ligne automatique
qui n’a pas encore de permis de travail, aRetour ligne automatique
suivi une session de six mois de remise àRetour ligne automatique
niveau dans une clinique.

Type C : « l’usure » (7 personnes sur
21 dans notre échantillon)

Les propos ont été pour la plupart traduitsRetour ligne automatique
par un interprète.

Cette catégorie regroupe des personnesRetour ligne automatique
qui ont l’impression d’avoir partiellementRetour ligne automatique
échoué dans leur insertion, principalementRetour ligne automatique
à cause de la langue. Ils sontRetour ligne automatique
en situation régulière et ne sont pas enRetour ligne automatique
danger matériel, car le foyer a des revenus,Retour ligne automatique
mais ils se sentent étrangers et enRetour ligne automatique
souffrent.

Dans l’incapacité de communiquerRetour ligne automatique
autrement qu’avec des personnes deRetour ligne automatique
leur communauté d’origine, ils ont la sensationRetour ligne automatique
de n’avoir que peu de pouvoir surRetour ligne automatique
leur existence.

— « Je suis seule, je n’ai pas de vrais amis
ici. Je n’ose pas parler, parce que je ne
sais pas m’exprimer en français, du coup
je n’ose pas aborder les gens. C’est difficile
à cause de la langue. »
 Femme, Algérie.

Au-delà de leur propre malaise, ils n’ontRetour ligne automatique
pas les moyens de superviser la scolaritéRetour ligne automatique
de leurs enfants. Ce sont ces enfants, enRetour ligne automatique
manque de signaux culturels homogènesRetour ligne automatique
entre leur foyer et le monde extérieur, privésRetour ligne automatique
de certains repères, qui peuvent seRetour ligne automatique
révéler fragilisés, plus tard. Les parentsRetour ligne automatique
sont dépendants des enfants, dans uneRetour ligne automatique
inversion des rapports de transmission,Retour ligne automatique
ce qui comporte un risque en terme éducatif.Retour ligne automatique
Ils ne sont pas forcément conscientsRetour ligne automatique
par ailleurs de ce que demande l’écoleRetour ligne automatique
française aux parents en termes de suiviRetour ligne automatique
scolaire. Leur confiance dans l’école estRetour ligne automatique
grande

Les personnes de cette catégorie n’ontRetour ligne automatique
pas toujours délibérément choisi de venirRetour ligne automatique
en France ; les hasards, les difficultés de laRetour ligne automatique
vie ont conduit la famille ou eux-mêmes àRetour ligne automatique
immigrer.

—  « Mon mari voulait que je vienne depuis
longtemps, mais j’étais bien au Maroc, je
ne voulais pas venir. »
 Femme, Maroc.

Cette catégorie est composée en majoritéRetour ligne automatique
de femmes qui ont suivi ou rejoint leurRetour ligne automatique
conjoint. Elles n’étaient pas malheureusesRetour ligne automatique
dans leur vie d’avant, mais ont pu le devenirRetour ligne automatique
depuis qu’elles sont en France, pour des raisonsRetour ligne automatique
plus psychologiques que matérielles.

—  « Ici c’est très dur. On avait acheté une
maison au Portugal, et mon mari s’est
retrouvé au chômage… On est venu parce
qu’on avait de la famille à Tours. Maintenant,
mon mari est chauffeur de bus. Là-bas,
j’étais secrétaire chez un avocat. Ici, je fais
des ménages. »
 Femme, Portugal.

Dans le cas de Dung, la situation est particulièrementRetour ligne automatique
difficile. Elle a quitté le Vietnam,Retour ligne automatique
où elle était comptable, pour suivreRetour ligne automatique
son mari, Vietnamien d’origine, mais deRetour ligne automatique
nationalité française. Dès leur arrivée àRetour ligne automatique
Paris, son mari l’a confinée à la maisonRetour ligne automatique
– une situation vécue également par plusieursRetour ligne automatique
autres femmes de cette catégorie.Retour ligne automatique
Dung a divorcé, mais le prix à payer pourRetour ligne automatique
retrouver sa liberté est lourd : elle travailleRetour ligne automatique
dans un atelier textile dans des conditionsRetour ligne automatique
difficiles, probablement illégales, pour survivreRetour ligne automatique
avec sa fille. Elle se déclare épuiséeRetour ligne automatique
et seule, et ne voit pas d’issue.

Tous déclarent avoir essayé d’apprendreRetour ligne automatique
le français, mais n’y sont pas parvenus. IlsRetour ligne automatique
se retrouvent donc très isolés.

—  « Je n’ai pas le temps de prendre des
cours avec les trois enfants. J’ai essayé
mais le niveau des cours était trop difficile.
 » 
Femme, Algérie.

Le cas de Medjan est un peu différent : il aRetour ligne automatique
grandi en Kabylie et n’a pas été à l’école.Retour ligne automatique
Il parle un français succinct, mais surtout,Retour ligne automatique
il est illettré. Pour lui, toute communicationRetour ligne automatique
de caractère officiel est difficile,Retour ligne automatique
notamment avec l’école. Il est venu enRetour ligne automatique
France pour trouver un meilleur travail,Retour ligne automatique
de meilleures chances pour ses enfants.Retour ligne automatique
Il a profité de la double nationalité franco-Retour ligne automatique
algérienne de sa femme pour venir travaillerRetour ligne automatique
à Paris, où il est agent de sécurité.Retour ligne automatique
Il vit un malaise quotidien, du fait de sonRetour ligne automatique
illettrisme, car il est dépendant des autresRetour ligne automatique
et voit dans son travail ses collègues quiRetour ligne automatique
progressent alors que lui-même stagne.

S’ensuivent du découragement, le malRetour ligne automatique
du pays. Certains ont parfois des regrets.Retour ligne automatique
Certains expriment un fort sentimentRetour ligne automatique
de culpabilité, la honte d’avoir échoué,Retour ligne automatique
par rapport à la langue, et se sententRetour ligne automatique
impuissants. Ils se sentent dépendantsRetour ligne automatique
d’autrui pour tous les actes ordinaires de laRetour ligne automatique
vie, dépendants de leur conjoint – quand il yRetour ligne automatique
en a un ; et surtout de leurs enfants, sur qui,Retour ligne automatique
de fait, pèse une très lourde responsabilité.

Mais souvent, ils trouvent tout de mêmeRetour ligne automatique
des bénéfices à être en France.

—  « Ici mon mari gagne mieux, il installe
des climatiseurs. La vie est plus facile
concernant la santé, la PMI, l’école… Ici
je gère ma vie comme je veux alors que
là-bas il y a ma belle-mère qui contrôle. Ici,
c’est la liberté. »
 Femme, Algérie.

Les personnes arrivées d’Algérie ou duRetour ligne automatique
Maroc peuvent évoluer au sein de leurRetour ligne automatique
communauté d’origine, et y trouventRetour ligne automatique
même un certain confort, mais regrettentRetour ligne automatique
de n’avoir pas réellement de perspectivesRetour ligne automatique
de se fondre à la société française. LesRetour ligne automatique
femmes apprécient la liberté des femmesRetour ligne automatique
françaises, mais elles témoignent deRetour ligne automatique
grandes difficultés à entrer dans uneRetour ligne automatique
mécanique d’apprentissage.

De fait, les personnes de cette catégorieRetour ligne automatique
ne semblent pas avoir pu bénéficier deRetour ligne automatique
l’aide à l’intégration (Contrat d’accueilRetour ligne automatique
et d’intégration ou « ouvrir l’école aux
parents pour réussir l’intégration »
) etRetour ligne automatique
des cours de langue française . Elles sontRetour ligne automatique
aujourd’hui loin du circuit des associationsRetour ligne automatique
et ne savent plus vers qui se tourner.

Quand elles ont pu suivre des cours,Retour ligne automatique
ceux-ci leurs apparaissent peu adaptés :Retour ligne automatique
trop légers ou au contraire inaccessibles.Retour ligne automatique
Leur consolation est de construire unRetour ligne automatique
avenir plus heureux pour leurs enfants.

— « J’ai pas eu la chance de faire des études,
mais mes enfants, ils vont pas faire le même
boulot que moi maintenant. C’est ce que je
veux pour mes enfants. » 
Femme, Maroc.

Type D : « l’espoir et le combat »
(5 personnes sur 21 dans notre
échantillon)

Les personnes de cette catégorie sontRetour ligne automatique
celles dont la situation est la plus difficile.

Elles sont arrivées relativement récemmentRetour ligne automatique
en France, après avoir quitté uneRetour ligne automatique
situation politique, sanitaire ou familialeRetour ligne automatique
très pénible ou dangereuse.

Les personnes arrivées pour problèmesRetour ligne automatique
de santé ont accès à des soins en France,Retour ligne automatique
mais ne peuvent, en théorie, rester sur leRetour ligne automatique
territoire à l’issu de leur traitement. EllesRetour ligne automatique
espèrent une régularisation du fait queRetour ligne automatique
leurs enfants sont scolarisés en FranceRetour ligne automatique
depuis plusieurs années. Citons Kahei, cetRetour ligne automatique
homme d’origine mongole, atteint d’uneRetour ligne automatique
grave maladie des yeux, qui a rejoint laRetour ligne automatique
France après un long et hasardeux périple,Retour ligne automatique
avec femme et enfant, et dont la vue a finalementRetour ligne automatique
pu être sauvée ; ou Harica turqueRetour ligne automatique
d’origine sociale modeste, diabétique,Retour ligne automatique
atteinte de nombreuses séquelles, et priseRetour ligne automatique
en charge dès son arrivée par la CroixRetour ligne automatique
Rouge et l’hôpital.

— « Si je n’étais pas venue en France, je
serais morte. » Femme, Turquie.

Ceux qui ont fui leur pays pour d’autresRetour ligne automatique
raisons ont demandé l’asile politique etRetour ligne automatique
l’ont obtenu ou sont en attente – incertaine

— « En Turquie, mon mari est parti du jour
au lendemain. Je suis restée dans ma
belle-famille, avec un traitement impensable,
traitée comme une esclave, les
enfants maltraités, aucune ressource.
Après quatre ou cinq ans, j’ai décidé
de venir par mes propres moyens, j’ai
vendu les bijoux de mon mariage, je suis
venue dans des conditions impossibles. »
Retour ligne automatique
Femme, Turquie.

— « Comme je viens d’un pays où il y a la
guerre, je suis venue surtout pour sauver
ma peau. »
 Femme, Niger.

A leur arrivée, les personnes de cette catégorieRetour ligne automatique
décrivent tous des situations trèsRetour ligne automatique
précaires : après un voyage souvent pénibleRetour ligne automatique
et dangereux, ils sont parfois « lâchés » enRetour ligne automatique
centre-ville avec valises et enfants.

— « Le voyage était vraiment très difficile.
Quand on est partis de Mongolie, on nous
a fait des faux passeports, à l’époque,
c’était interdit de passer la frontière mongole.
Pendant 15 jours, on a traversé la Russie puis la Hongrie en train, puis on a
pris des bus. »
 Homme, Mongolie.

Certains passent plusieurs jours à la rue.Retour ligne automatique
Au hasard des rencontres avec de « bonnes
personnes »
, comme ils les appellent,Retour ligne automatique
ils sont d’abord mis en relation avec leRetour ligne automatique
« 115 », qui tente de trouver tous les soirsRetour ligne automatique
un toit aux sans-abris. Puis, ils apprennentRetour ligne automatique
l’existence d’associations caritatives quiRetour ligne automatique
vont les aider pour le logement, la langue,Retour ligne automatique
les démarches administratives, la nourritureRetour ligne automatique
(Croix Rouge, Chrétiens Migrants,Retour ligne automatique
Secours Catholique, Restos du Coeur…).Retour ligne automatique
Ils n’ont absolument aucun revenu auRetour ligne automatique
début, et dépendent totalement de cesRetour ligne automatique
associations, qui tentent de leur trouverRetour ligne automatique
un toit, de la nourriture, une école pour lesRetour ligne automatique
enfants, avant de s’attaquer aux questionsRetour ligne automatique
administratives. Les pères sont souventRetour ligne automatique
encouragés à faire du bénévolat dans l’unRetour ligne automatique
de ces organismes, ce qui les aide à développerRetour ligne automatique
leur réseau social, à comprendre « 
les astuces »
 pour s’en sortir…

—  « Pendant un an et demie, on était au
115. On appelait le 115, on arrivait au foyer
le soir et il fallait partir le matin. »
 Homme,Retour ligne automatique
Mongolie.

Pourtant ils n’ont nul regret : les situationsRetour ligne automatique
qu’ils ont laissées derrière eux étaient tellementRetour ligne automatique
invivables que tout est supporté,Retour ligne automatique
avec l’espoir que les choses vont s’arranger.Retour ligne automatique
De fait, de jour en jour, leur situationRetour ligne automatique
s’améliore : on trouve un toit, des gens àRetour ligne automatique
qui parler… Contrairement à la catégorieRetour ligne automatique
« L’usure », ces personnes sont fièresRetour ligne automatique
d’être en France.

—  « J’aime la France, je veux rester. »Retour ligne automatique
Femme, Kosovo.

Leur plus grande blessure est d’avoir dûRetour ligne automatique
exposer leurs enfants à une telle précarité.Retour ligne automatique
Plusieurs années après, ils se remémorentRetour ligne automatique
encore les reproches : « maman, pourquoi
on est partis ? »
. Et de fait, leur motivationRetour ligne automatique
est d’espérer un avenir brillant pour leursRetour ligne automatique
enfants – projet dans lequel l’école joueRetour ligne automatique
un rôle primordial.

—  « Chaque fois que je passe à l’hôpital,
je vois des étudiants en médecine. Ils sont
très gentils, jeunes. Et je pense à mon fils,
je me demande si un jour ça pourrait être
lui. »
 Femme, Turque.

Dès les premières semaines, l’école joueRetour ligne automatique
un rôle primordial. C’est le première institutionRetour ligne automatique
française qui va structurer la vie des enfants… et les maintenir au chaud et enRetour ligne automatique
sécurité durant la journée, alors que lesRetour ligne automatique
parents « battent le pavé ».

— « Quand on arrive, on connait personne,
la seule personne qui vous dit bonjour le
matin, c’est la maîtresse de votre enfant :
« bonjour Monsieur, bienvenue, on va travailler
ensemble ». C’est un soulagement
énorme. On est tombé sur une directrice
super. Madame X, c’était quelqu’un ! Elle
disait : Ici c’est la France, tous les enfants
sont pareils ! » 
Femme, Kosovo.

A leur arrivée, ils ne parlent pas françaisRetour ligne automatique
mais s’y mettent assez vite, et s’y tiennent.Retour ligne automatique
Ceux qui obtiennent l’asile ont des coursRetour ligne automatique
de langue obligatoires – un bon début,Retour ligne automatique
mais souvent insuffisant, relayé cependantRetour ligne automatique
par les associations caritativesRetour ligne automatique
(Croix Rouge).

— « J’ai l’asile politique et j’étais obligée de
faire les cours de français, il y a un nombre
d’heures obligatoires. Et maintenant je
vais continuer. Par rapport à ma fille, pour
les devoirs, c’est très très important. »
Retour ligne automatique
Femme, Niger.

La plupart parlent avec émotion de l’accueilRetour ligne automatique
qu’ils ont reçu en France, tant desRetour ligne automatique
établissements scolaires et des associationsRetour ligne automatique
que des particuliers. Ils en éprouventRetour ligne automatique
de la gratitude. Dans certains cas, ce sontRetour ligne automatique
les établissements scolaires et les parentsRetour ligne automatique
d’élèves qui semblent avoir fait le maximumRetour ligne automatique
pour les aider.

—  « C’est grâce à l’école qu’on a eu un
logement. L’école a fait des attestations
en disant qu’on était une famille bien, que
les enfants étaient scolarisés. Les professeurs
sont allés à la Mairie pour nous. Il y
a eu une mobilisation de tout le monde, les
grands-parents à la retraite nous aidaient.
Il y a même eu une manifestation devant
la gare de Tours, avec les professeurs !
Quand on a eu un logement, on a invité
tout le monde, il y avait 20 personnes. »
Retour ligne automatique
Homme, Serbie.

Ce sont bien eux-mêmes aussi, qui, sansRetour ligne automatique
relations, sans notions de français, ont suRetour ligne automatique
provoquer la solidarité chez les autres enRetour ligne automatique
allant vers eux.

— « J’ai participé pour emmener les
enfants à la piscine, mon fils et sa classe.
J’étais volontaire, avec un professeur et
une autre maman, pour accompagner les
enfants, les habiller… On est là pour gagner
notre vie, pour éduquer nos enfants, il faut
s’intégrer ! » 
Femme, Kosovo.

III. Le rapport à l’école

Perceptions globales de l’école
française

L’adaptation des enfants à l’écoleRetour ligne automatique
semble parfois facile, parfois plus compliquée.

Au vu des entretiens, mais sansRetour ligne automatique
que nous puissions le confirmer du faitRetour ligne automatique
de la méthode d’étude utilisée (qualitativeRetour ligne automatique
et non pas quantitative), il sembleraitRetour ligne automatique
que les enfants du primaire se sontRetour ligne automatique
adaptés plus facilement que ceux duRetour ligne automatique
collège et des lycées.

— « Ca s’est bien passé, l’enfant s’adapte
facilement à 3 ans, pas de problème. »
Retour ligne automatique
Femme, Niger.

Dans de nombreux cas, les parentsRetour ligne automatique
nous relatent la gentillesse des autresRetour ligne automatique
élèves, un apprentissage rapide duRetour ligne automatique
français, des liens forts avec les professeurs.

— « Mon fils me disait que les enfants
étaient très gentils ; ils lui nomment les
choses pour qu’il apprenne… mon fils
m’a dit au bout de quelques jours « ça y
est maman, personne ne m’a rien dit ! »
il était content, il s’était débrouillé seul. »
Retour ligne automatique
Homme, Serbie.

Mais parfois, certains parents rapportentRetour ligne automatique
des réactions plus dures de laRetour ligne automatique
part des élèves vis-à-vis de leurs enfants,Retour ligne automatique
surtout quand ceux-ci ne parlent pas leRetour ligne automatique
français. Des situations qui échappentRetour ligne automatique
souvent aux enseignants, dans un premierRetour ligne automatique
temps du moins.

—  « Les plus grands les ont traités de tous
les noms, de chinois, ils ont été un peu
chahutés. Surtout vis-à-vis de ma fille, en
6e, on lui disait « mais qu’est-ce que
tu viens faire ici, tu es une fille chinoise de
petite vertu », ce genre de réflexion… « Tu es
une petite p. » ! Finalement la gamine s’est
plainte et les profs ont fait attention et il n’y
a plus eu ça. »
 Femme, Vietnam.

Les parents sont généralement satisfaitsRetour ligne automatique
du niveau scolaire français, du grandRetour ligne automatique
nombre de disciplines et d’activitésRetour ligne automatique
offertes aux enfants qui leur semblentRetour ligne automatique
garantir une bonne intégration future.

Même si ils sont contents de ne pasRetour ligne automatique
retrouver certaines méthodes violentesRetour ligne automatique
qui ont cours à l’école dans leur paysRetour ligne automatique
d’origine, de nombreux témoignagesRetour ligne automatique
attestent, en revanche, que la disciplineRetour ligne automatique
pourrait être le point faible perçu deRetour ligne automatique
l’école française…

— « Chez nous on utilisait le fouet. »Retour ligne automatique
Homme, Cameroun.

— « Ici les élèves ne respectent pas les
profs, s’assoient n’importe où, n’importe
comment, ont une dégaine pas possible,
répondent aux profs et les profs restent
passifs. »
 Femme, Turque.

Quand des bagarres ont lieu dans etRetour ligne automatique
en dehors de l’école, elles ne sont pasRetour ligne automatique
suffisamment considérées et gérées parRetour ligne automatique
l’école.

— « Mon appartement donne au dessus
de l’école. Je les vois se bagarrer de ma
fenêtre pendant les récréations. Les surveillants
ne font rien. »
 Femme, Algérie.

Certains sont choqués aussi de voir queRetour ligne automatique
des parents défendent leurs enfantsRetour ligne automatique
envers et contre tout et ne montrent pasRetour ligne automatique
assez de respect aux enseignants.

— « Si il y a une bagarre entre enfants,
les parents peuvent finir par en venir aux
mains car chacun défend son propre
enfant. »
 Femme, Algérie.

De même certains pensent que l’écoleRetour ligne automatique
n’enseigne pas assez les valeurs et leRetour ligne automatique
civisme aux élèves.

—  « Au Maroc, c’est plus sur l’humain, on
leur enseigne le bien et le mal. Ici ce n’est
pas très prononcé. »
 Femme, Maroc.

Quelques-uns regrettent le manque deRetour ligne automatique
convivialité dans certaines écoles. DansRetour ligne automatique
certains pays, en effet, l’école fait davantageRetour ligne automatique
participer les parents aux activitésRetour ligne automatique
sociales de l’école. En comparaison, parRetour ligne automatique
exemple, des États-Unis ou du Vietnam,Retour ligne automatique
l’école française peut être jugée commeRetour ligne automatique
un lieu froid et peu accueillant.

— « Aux États-Unis, il y a des échangesRetour ligne automatique
entre parents sur les programmes, surRetour ligne automatique
l’école, les parents participent beaucoupRetour ligne automatique
à des projets artistiques et culturels. »Retour ligne automatique
Femme, États-Unis.

Type A : (« Confort ») La mission
de l’école est perçue comme
une mission d’autonomisation des
enfants et d’ouverture culturelle.

Ces parents sont attachés à l’apprentissageRetour ligne automatique
solide des fondamentaux carRetour ligne automatique
ils ont beaucoup d’ambition pour leursRetour ligne automatique
enfants. Mais ils attendent aussi queRetour ligne automatique
l’école enseigne des valeurs de dignité,Retour ligne automatique
d’humanité, d’ouverture d’esprit, et qu’elleRetour ligne automatique
construise des adultes complets, forts etRetour ligne automatique
autonomes.

Généralement, la scolarité des enfants estRetour ligne automatique
suivie avec attention, et la situation paraitRetour ligne automatique
« sous contrôle ». Le rôle des parents leurRetour ligne automatique
apparait comme primordial, au côté deRetour ligne automatique
l’école, à laquelle il n’est pas question deRetour ligne automatique
tout déléguer :

— « Je fais réviser à mon fils un jour sur
deux et ma femme le reste, moi pour la
lecture, elle pour l’écriture. »
 Homme, Portugal.

— « L’école n’est pas là pour remplacer les
parents. »
 Femme, Thaïlande.

C’est aussi la catégorie où les gensRetour ligne automatique
peuvent être les plus critiques vis-à-visRetour ligne automatique
de l’école. En particulier, l’école françaiseRetour ligne automatique
apparaitrait comme parfois laxiste, parRetour ligne automatique
rapport à certains pays, comme la RussieRetour ligne automatique
ou à la Thaïlande.

Type B : Pour ces personnes,
l’école est un lieu de réussite
et d’épanouissement.

Ils sont conscients que leurs enfants ontRetour ligne automatique
de la chance, et espèrent qu’ils vont enRetour ligne automatique
tirer profit pour avoir une vie plus facileRetour ligne automatique
que la leur.

— « Quand je vois les enfants ici, ils sont
gâtés les enfants. J’aurais aimé grandir ici.
 »
 Homme, Portugal.

Ils sont reconnaissants du soin qu’onRetour ligne automatique
prend de leurs enfants à l’école et du relationnelRetour ligne automatique
parents – écoles. Elle fait des effortsRetour ligne automatique
vis-à-vis d’eux – en les contactant en casRetour ligne automatique
de problème scolaire, de retard de l’enfantRetour ligne automatique
par exemple.

Ils sont très consommateurs des activitésRetour ligne automatique
sportives ou culturelles que l’école ou laRetour ligne automatique
commune peut proposer à leurs enfants,Retour ligne automatique
et qu’ils n’auraient pas les moyens de leurRetour ligne automatique
offrir. Leur connaissance du français leurRetour ligne automatique
permet de ne pas rater les opportunités,Retour ligne automatique
nombreuses d’après eux.

— « Il y a beaucoup d’activités sportives, la
piscine, le basket, la patinoire. C’est bon
pour eux, ça apporte un confort moral et
physique… L’été, ils vont au centre aéré. »
Retour ligne automatique
Homme, Algérie.

Le manque de temps les empêche souventRetour ligne automatique
de suivre de près la scolarité desRetour ligne automatique
enfants, mais ils essaient, du moins dansRetour ligne automatique
les petites classes. Ensuite, il faut bienRetour ligne automatique
que les enfants deviennent autonomesRetour ligne automatique
et responsables, même si les parents seRetour ligne automatique
déclarent « fermes » avec eux.

— « Papa aide pour les maths, maman
pour le vocabulaire et on est un peu sévère
avec les enfants. »
 Homme, Algérie.

Type C : Les enfants sont obligés
d’être autonomes très tôt,
avec tous les risques que cela
comporte pour eux.

Peut-être du fait de leur propre malaise,Retour ligne automatique
ces parents sont ceux qui semblentRetour ligne automatique
les plus sensibles à des problèmesRetour ligne automatique
de racisme vis-à-vis de leurs enfants.Retour ligne automatique
Carmela souffre d’autant plus que sa filleRetour ligne automatique
semble mal s’adapter et regretter sa vieRetour ligne automatique
d’avant – comme sa mère.

— « Ma fille se sentait à l’écart. Elle avait un
accent, des fois les enfants sont méchants
et elle a eu mal. »
 Femme, Portugal.

Globalement, ils pensent que l’écoleRetour ligne automatique
française est de bon niveau, mais, neRetour ligne automatique
parlant pas français, ils n’ont pas laRetour ligne automatique
possibilité de se forger leur propre pointRetour ligne automatique
de vue. Ils ont des difficultés à établirRetour ligne automatique
un contact avec l’école, par gêne. Ils neRetour ligne automatique
savent pas non plus forcément que desRetour ligne automatique
créneaux sont réservés pour l’échangeRetour ligne automatique
avec les parents. Ils se tiennent à l’écartRetour ligne automatique
de l’école, n’ont qu’un regard lointain surRetour ligne automatique
la scolarité des enfants dont ils finissentRetour ligne automatique
par se sentir éloignés. Cela accentueRetour ligne automatique
encore leur sensation d’isolement. Parfois,Retour ligne automatique
leurs enfants les tiennent à distanceRetour ligne automatique
car ils ont honte d’eux.

Contrairement à la catégorie B (« AscensionRetour ligne automatique
 »), ils ne parviennent pas à tirer profitRetour ligne automatique
de ce que l’école pourrait offrir en termesRetour ligne automatique
de relations sociales et humaines.

— « Je ne vais pas voir les professeurs à
l’école parce qu’on ne me sollicite pas.
Ma fille ne me dit rien. Elle a honte de
sa mère qui ne parle pas français. Je
suis très timide. J’aimerais que l’école
m’appelle, me force à y aller ! »
 Femme,Retour ligne automatique
Portugal.

— « Il y a des fêtes à l’école, mais les
parents ne se mélangent pas, c’est des
clans, les Français avec les Français, les
Arabes entre Arabes, ça aide pas à avancer.
 » 
Femme, Algérie.

Autre cas de figure, Medjan, en situationRetour ligne automatique
d’illettrisme, évoque sa honte et sa solitudeRetour ligne automatique
par rapport à ce problème que lesRetour ligne automatique
enseignants ne peuvent pas forcémentRetour ligne automatique
imaginer car il parle assez bien le français.

— « Quand on récupère le carnet, c’est
difficile, c’est quelque chose que je n’aime
pas, pour aller voir, discuter… Elles me
disent, c’est bon, ce n’est pas bon… je
n’aime pas montrer que je ne comprends
pas, c’est gênant. Pour moi, c’est une
honte. »
 Homme, Algérie.

Du coup, dans cette catégorie, les interviewésRetour ligne automatique
peuvent souffrir d’un accueil quiRetour ligne automatique
ne les inclut pas assez. Ils regrettentRetour ligne automatique
parfois l’école de leur pays, à l’ambianceRetour ligne automatique
plus chaleureuse. Ahn raconteRetour ligne automatique
comment, au Vietnam, professeurs etRetour ligne automatique
parents partagent ensemble des repas,Retour ligne automatique
s’invitent chez les uns et chez les autres,Retour ligne automatique
ce qu’elle ne retrouve pas ici.

Type D : Dans l’ensemble,
une école perçue très
positivement, voire idéalisée,
et porteuse d’espoir.

Pour ces parents, la mission de l’écoleRetour ligne automatique
est avant tout une mission d’intégrationRetour ligne automatique
professionnelle, afin que leurs enfantsRetour ligne automatique
ne connaissent pas la même misère.

Mais elle a aussi pour mission d’aider lesRetour ligne automatique
enfants à devenir français.Retour ligne automatique
L’école est perçue comme un tremplin,Retour ligne automatique
un ascenseur social, un « dénicheur deRetour ligne automatique
talent ».

— « Il a été très bien accueilli, mon fils
dessine très bien et du coup il fait beaucoup
de dessins et les profs viennent
voir, adorent et c’est pour ça qu’ils sont
très gentils avec mon fils. »
 Homme,Retour ligne automatique
Mongolie.

En arrivant, certains enfants ont suivi desRetour ligne automatique
classes d’intégration, d’autres se sont vuRetour ligne automatique
proposer du support scolaire, de façonRetour ligne automatique
parfois bénévole.

Ils sont souvent fiers de leurs enfants,Retour ligne automatique
qui apprennent vite le français, qui réussissent.

Certains vont beaucoup vers lesRetour ligne automatique
enseignants, sans s’attarder sur leursRetour ligne automatique
complexes éventuels de ne pas parler correctementRetour ligne automatique
le français. Ils ont parfois nouéRetour ligne automatique
une relation affective avec eux.

—  « Je préfère parler, je le fais facilement,
je ne veux pas être loin des gens, je veux
rester proche. »
 Femme, Niger.

— « Quand il y a une fête à l’école de
la petite, la maman fait des gâteaux…
On connait les maitresses, elles nous
embrassent. Et les professeurs (des plus
grands), ils viennent chez nous, on les
invite. »
 Homme, Serbie.

Malgré leur méconnaissance du français,Retour ligne automatique
ces parents veillent à garder un certainRetour ligne automatique
contrôle sur leurs enfants et suivent tant bien que mal leur scolarité, en montrantRetour ligne automatique
leur intérêt au jour le jour.

— « A la maison, je questionne les enfants,
je n’arrête pas de leur demander « qu’avezvous
fait aujourd’hui, les contrôles, combien
vous avez eu ? »
 » Homme, Serbie.

Cependant, les parents d’enfants plusRetour ligne automatique
âgés regrettent souvent de ne plus pouvoirRetour ligne automatique
aider leurs enfants comme dans leurRetour ligne automatique
pays, et s’inquiètent, surtout au momentRetour ligne automatique
de l’orientation scolaire.

— « Je ne peux pas l’aider, je suis désolé,
ça m’embête, je m’inquiète pour mon
fils qui a été mal orienté. Il dessine très
bien, il est très doué, mais il a été orienté
en professionnel soit disant en architecture
mais il n’y a aucun cours de dessin.
Avant, j’aidais mon fils en Mongolie. »
Retour ligne automatique
Homme, Mongolie.

Quand l’enfant échoue, faute de suiviRetour ligne automatique
approprié, la déception est grande.

— « Mon fils a été orienté en SEGPA, je
suis très déçue. Ils ne se sont pas donné
assez de mal pour mon fils, ils ont été
trop laxistes avec lui, lui permettant de
sécher les cours de soutien. »
 Femme,Retour ligne automatique
Turquie.

Quelques suggestions
pour rapprocher
les parents de l’école

Nous avons présenté aux interviewésRetour ligne automatique
certaines propositions issues du rapportRetour ligne automatique
de la Députée Valérie Corre sur lesRetour ligne automatique
relations parents écoles.

Les interviewés adhèrent très largementRetour ligne automatique
aux propositions présentées :

➜ De mieux informer sur les élections deRetour ligne automatique
parents d’élèves. D’une manière généraleRetour ligne automatique
ils aimeraient pouvoir en être plusRetour ligne automatique
proches, être davantage contactésRetour ligne automatique
par les délégués des parents d’élèves.Retour ligne automatique
Certains parent type de la catégorieRetour ligne automatique
(« Confort ») souhaiteraient être déléguésRetour ligne automatique
de parents d’élèves.

➜ D’une pré-rentrée pour les parentsRetour ligne automatique
dans les classes importantes (CP,Retour ligne automatique
CM2, 6e, 3e, Terminale).

➜ De rencontres parents-enseignantsRetour ligne automatique
plus fréquentes et moins solennelles.Retour ligne automatique
Les parents pourraient accompagner leurs enfants dans les classesRetour ligne automatique
de l’école élémentaire, comme c’estRetour ligne automatique
l’usage en maternelle. Le bulletinRetour ligne automatique
trimestriel pourrait être remis enRetour ligne automatique
main propre avec explication auxRetour ligne automatique
parents. Certains enseignants, selonRetour ligne automatique
les interviewés, remettent le bulletinRetour ligne automatique
sans aucun commentaire, ce qu’ilsRetour ligne automatique
regrettent.

➜ D’associer les parents au processusRetour ligne automatique
d’orientation en les sollicitant tout auRetour ligne automatique
long de l’année pour l’animation deRetour ligne automatique
rencontres sur les formations et lesRetour ligne automatique
métiers et en les faisant participerRetour ligne automatique
(par exemple présentation de leurRetour ligne automatique
métier aux élèves). Les attentes sontRetour ligne automatique
surtout des attentes d’explicitationRetour ligne automatique
approfondie des différentes filières,Retour ligne automatique
programmes et passerelles. CertainsRetour ligne automatique
élèves ont apparemment été mal orientésRetour ligne automatique
dans notre échantillon.

➜ De multiplier les temps d’échangesRetour ligne automatique
et les « rituels » qui permettent deRetour ligne automatique
rassembler, de manière conviviale,Retour ligne automatique
les membres de la communautéRetour ligne automatique
éducative. Les écoles sont perçuesRetour ligne automatique
de manière inégale. Certaines fontRetour ligne automatique
peu de fêtes ou alors uniquement enRetour ligne automatique
fin d’année, « trop tard » pour que seRetour ligne automatique
tissent des liens entre parents et avecRetour ligne automatique
les enseignants.

➜ De faire des établissements desRetour ligne automatique
« centres de ressources » pour lesRetour ligne automatique
parents en y organisant, y comprisRetour ligne automatique
le samedi, des formations pourRetour ligne automatique
adultes et des ateliers de réflexionRetour ligne automatique
sur des thématiques éducatives.Retour ligne automatique
Cette proposition a été particulièrementRetour ligne automatique
plébiscitée par ces parents enRetour ligne automatique
quête d’apprentissage du français etRetour ligne automatique
d’échanges avec d’autres parents.Retour ligne automatique
Le dispositif « Ouvrir l’école auxRetour ligne automatique
parents pour réussir l’intégration »

➜ De nouer des liens avec les parentsRetour ligne automatique
les plus « éloignés » de l’école en lesRetour ligne automatique
rencontrant à leur domicile, selon desRetour ligne automatique
modalités adaptées. Certains de ces parents, de la catégorie « Usure », seRetour ligne automatique
sentent effectivement concernés etRetour ligne automatique
souhaiteraient être « obligés » de rencontrerRetour ligne automatique
les enseignants.

➜ De donner aux parents quelquesRetour ligne automatique
conseils simples pour suivre la scolaritéRetour ligne automatique
de leurs enfants. Cette propositionRetour ligne automatique
est évidemment très attendue. Une traduction de ces conseils serait idéaleRetour ligne automatique
quand on vient d’arriver.

IV. Les associations familiales

Quand on présente aux personnes interviewéesRetour ligne automatique
la mission des associationsRetour ligne automatique
familiales, les réactions sont très intéresséesRetour ligne automatique
par la forme d’accompagnementRetour ligne automatique
qu’elles proposent.

La plupart en attendrait des services enRetour ligne automatique
matière d’éducation dans deux champsRetour ligne automatique
essentiels :

➜ L’apprentissage de la langue française,Retour ligne automatique
y compris pour du perfectionnement

➜ L’accompagnement scolaire des jeunes.Retour ligne automatique
Pour les personnes qui n’ont pas euRetour ligne automatique
droit aux cours de langue prévus parRetour ligne automatique
le Contrat d’accueil et d’intégration,Retour ligne automatique
trouver des cours de langue françaiseRetour ligne automatique
abordables, à des créneaux horairesRetour ligne automatique
compatibles avec la vie familiale et/ouRetour ligne automatique
la vie professionnelle, de niveau adéquatRetour ligne automatique
(ni trop difficiles ni trop faciles), seraitRetour ligne automatique
essentiel.

— « Quand je suis arrivée, j’aurais aimé
qu’une structure ma dirige, m’oriente,
parle avec moi, pour savoir ce que je pouvais
faire, mes besoins, l’exemple typique
c’est les cours, j’aurais aimé prendre des
cours plus tôt, au lieu de faire de la broderie
à la maison. »
 Femme, Maroc.

—  « Dans le 91, j’ai envoyé plein de lettres
pour m’inscrire à des cours de français,
mais on ne m’a pas prise. Il parait qu’ils
donnent la priorité aux chômeurs… Je
parle bien mais j’aurais besoin de cours
de phonétique. » 
Femme, Italie.Retour ligne automatique
Elles souhaiteraient par ailleurs uneRetour ligne automatique
aide au moment de l’entrée en FranceRetour ligne automatique
pour mieux comprendre la France, lesRetour ligne automatique
démarches administratives.

— « Pour avancer dans la vie, pour les
démarches à faire. »
 Femme, Maroc.

— « Quelqu’un qui me guide. » Femme,Retour ligne automatique
Sénégal.

Un service d’écrivain public serait très utileRetour ligne automatique
pour beaucoup.

— « Très intéressé par des services comme
écrivain public, lecture du courrier administratif.
 »
 Homme, Algérie.

Elles apprécient aussi l’idée que les associationsRetour ligne automatique
familiales puissent créer desRetour ligne automatique
moments conviviaux, festifs entre familles,Retour ligne automatique
surtout quand on a du mal à aller vers lesRetour ligne automatique
autres parents de l’école.

— « Comme une maison de quartier : poterie,
peinture, sorties. »
 Femme, Algérie.

— « En quête de chaleur humaine, rencontrer
des asiatiques pour qu’ils me fassent
comprendre les français, comment
s’adapter ici. »
 Femme, Thaïlande.

Conclusions et recommandations

Apprendre le français

L’apprentissage du français est primordial pour ces parents primo-arrivants, pourRetour ligne automatique
eux-mêmes (réussite professionnelle, démarches administratives, constructionRetour ligne automatique
sociale) comme pour leurs enfants (suivi de leur scolarité et maîtrise de leurRetour ligne automatique
évolution). Certains interviewés ne semblent pas avoir été pris en charge à leurRetour ligne automatique
arrivée pour apprendre le français (ils n’ont pas bénéficié du Contrat d’accueil etRetour ligne automatique
d’intégration) et ont des difficultés par la suite à trouver des cours abordables,Retour ligne automatique
efficaces et adaptés à leur emploi du temps (familial, professionnel). Il fautRetour ligne automatique
par ailleurs rappeler que les personnes ne sont pas toutes égales concernantRetour ligne automatique
l’apprentissage des langues et que certains interviewés, malgré leur volonté, seRetour ligne automatique
sentent dépassées, en échec.

Le risque pour ces personnes, outre leur mal-être en France, touche les enfants et leRetour ligne automatique
suivi de leur scolarité, surtout au moment de l’adolescence.

L’Ecole, un rôle primordial

Les attentes vis-à-vis de l’école sont très importantes. Les parents interviewés sont satisfaits de l’école française, mais ilsRetour ligne automatique
attendraient parfois qu’elle face davantage preuve d’autorité vis-à-vis de leurs enfants, d’autant plus quand ils sont eux-mêmesRetour ligne automatique
fragilisés et qu’ils ont besoin de soutien pour l’éducation de leurs enfants. Par ailleurs, si certains parents sont très volontairesRetour ligne automatique
pour s’impliquer, d’autres sont timides, perdus (mais pas désintéressés) et auraient besoin d’être fortement sollicités par l’Ecole,Retour ligne automatique
avec bienveillance, pour s’en rapprocher.

L’école semble par ailleurs un lieu « idéal » pour apprendre le français et échanger entre parents. Le dispositif « Ouvrir l’école auxRetour ligne automatique
parents pour réussir l’intégration » est à ce titre particulièrement intéressant, mais mériterait d’être réellement développé (il neRetour ligne automatique
concerne aujourd’hui que 434 établissements soit 18% des établissements des Zones d’éducation prioritaire, et moins de 1 pourRetour ligne automatique
mille du total des établissements publics en France).

Un champ d’action pour les associations familiales

Quand les personnes arrivent en situation d’urgence, elles sont souvent prises en charge par des associations caritatives. EnRetour ligne automatique
revanche, pour les autres, notamment celles qui sont en France depuis plus longtemps, il est difficile de savoir à qui s’adresserRetour ligne automatique
en cas de difficulté (administratives, sociales…) et pour des cours de français. Les associations familiales ou les UDAF ont mis enRetour ligne automatique
place des services et pourraient les développer pour ces familles, dans la durée : écrivain public, cours de français, interprétariat,Retour ligne automatique
médiation pour l’école, rencontre d’autres parents, soutien à la parentalité, convivialité…